Plusieurs organisations syndicales appellent à une mobilisation d'ampleur, mardi 19 octobre, autour de la profession d'accompagnant d’élève en situation de handicap. Salaires, conditions de travail, sous-effectif : les revendications sont nombreuses. Des établissements seront perturbés à Toulouse.
La mobilisation dure depuis plusieurs mois, mais cette fois, les syndicats CGT, FSU, SUD, FO, SNALC et SNCL veulent frapper un grand coup : ils appellent à une mobilisation forte, mardi 19 octobre 2021, dans tout le pays.
Un métier difficile, peu considéré
Le motif de la grogne : le statut des AESH (accompagnant d’élève en situation de handicap) qui n'est pas officiellement reconnu par la Fonction publique. Mais aussi les salaires, trop bas et inégaux selon les académies, les temps partiels qui ne permettent pas de vivre décemment, et enfin, les sous-effectifs.
Les organisations syndicales demandent au Gouvernement de poursuivre les négociations et portent les revendications suivantes :
- augmenter les rémunérations de toutes et tous les AESH sur toute la carrière
- leur garantir la possibilité de contrats à temps complet pour vivre dignement de leur travail
- créer un véritable statut de la Fonction publique pour reconnaître le métier d’AESH
- donner accès à des formations qualifiantes à la hauteur des missions d’inclusion
- recruter les AESH qui font encore défaut pour permettre aux élèves en situation de handicap de bénéficier d’un accompagnement à la hauteur des besoins
Des élèves en situation de handicap et privés d'accompagnement
À Toulouse, par exemple, deux établissements scolaires ont prévu de se mobiliser, avec le soutien des professeurs et des parents d'élèves. Au collège Michelet, tout d'abord, 26 élèves sont notifiés par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), 5 pour un accompagnement individualisé et 21 pour un accompagnement mutualisé. Or, six semaines après la rentrée, 3 équivalents temps plein (ETP) ont été déployés, là où il en faudrait 7. Conséquence : onze enfants ne disposent pas de l'accompagnement auquel ils ont droit.
Les élèves en situation de handicap seraient-ils considérés comme négligeables par le rectorat de Toulouse ? Au collège Michelet de Toulouse, on se pose sérieusement la question. L’inclusion des élèves en situation de handicap a été désignée comme grande cause nationale, le rectorat de Toulouse ne peut donc pas s’affranchir de ses responsabilités.
"Cette absence d'AESH a des conséquences dramatiques", expliquent encore les enseignants et les AESH du collège. "Elle engendre des problèmes graves pour les élèves en situation de handicap : blocage de leurs apprentissages et de leur sociabilisation. Elle a aussi des répercussions sur l’ensemble des élèves du collège car l’attention que peut fournir un enseignant n’est pas infinie. Ainsi, ou bien il s’occupe des élèves qui n’ont pas leur AESH au détriment des autres, ou bien il poursuit son cours en les laissant de côté. Dans tous les cas, des enfants sont sacrifiés sur l’autel des économies budgétaires !".
Avec le soutien de parents, enseignants et AESH ont prévu de bloquer le collège dès 8 heures, mardi.
Même initiative, à Toulouse toujours, à l'école élémentaire Pierre et Marie Curie. 17 élèves y ont des notifications MDPH qui attribuent normalement la présence d'une AESH et là encore, seuls 3 accompagnants sont présents depuis la rentrée.
Sans des moyens dignes de fonctionnement, l'école n'est ni inclusive, ni accueillante, ni bienveillante !
L'association des parents d'élèves FCPE de l'école élémentaire Pierre et Marie Curie sera mobilisée, avec tous les parents qui le souhaitent, mardi matin à partir de 8h15 devant l'école. En soutien aux équipes pédagogiques et aux familles concernées.