L'escroc originaire d'Albi (Tarn), Tony Peillon, vient d'être condamné à Paris à 8 mois de prison. Au retour d'un séjour en Pologne, le jeune homme bien connu de la justice a été interpellé avec quatre chargeurs de mitraillettes. Il aurait usurpé l'identité d’une société française de sécurité et aurait aussi arnaqué une association d'aide aux Ukrainiens.
L'escroc Tony Peillon, 26 ans, vient de franchir un nouveau cap. Après avoir été condamné à deux ans de prison, dont 18 mois avec sursis, en 2019 pour avoir endossé de multiples identités et professions pour mieux arnaquer ses victimes, le jeune arnaqueur d'Albi (Tarn) a été présenté, mercredi 23 mars 2022, en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Paris pour détention, acquisition, importation et transport d’armes. Il a été condamné à 8 mois de prison sans mandat de dépôt.
"Il y a eu un certain emballement sur ce dossier estime son avocate, Claire Daubrey. Il n'a jamais été condamné pour trafic d'armes. Il était bien en possession de chargeurs non munis qu'il a bien acheté en Ukraine, c'est extrêmement facile. Mais il paie dans cette affaire son passé pénal et sa réputation."
L'escroc a été interpellé, dimanche 20 mars, par la brigade anti-criminalité (BAC) du commissariat du XIIIe arrondissement de Paris à son retour d'un voyage en Pologne.
C'est à la frontière entre la Pologne et l'Ukraine que ses agissements ont été dénoncés. Selon le Parisien, Tony Peillon aurait escroqué 6 000 euros à une association belge d'aide aux réfugiés ukrainiens. Le délinquant aurait utilisé une méthode similaire à ses précédents méfaits. Il se serait fait passer pour le représentant d'une société de sécurité.
"Il faisait croire qu'il travaillait pour nous"
"Tony Peillon négociait des contrats sans autorisation et proposait à la frontière polonaise des armes, dont la provenance reste à déterminer. Un fournisseur lui avait d’ailleurs passé une commande de quelque 5 millions d’euros d’équipement militaire, sans que l’opération n’aboutisse toutefois" rapporte Le Parisien.
"Je ne le connaissais pas, rapporte à France 3 Occitanie, Julien (nom d'emprunt), ancien membre des forces spéciales et dirigeant de la société de sécurité concernée. J'ai été alerté via les réseaux sociaux. Des collègues l'ont vu sur le terrain en Pologne avec les patchs de notre entreprise, que l'on vend en ligne et auxquels il a rajouté un symbole faisant croire qu'il travaillait pour nous. En treillis et en gilet par balles, il a essayé de négocier la revente par exemple des munitions."
Le chef d'entreprise a décidé de prendre rendez-vous sur Paris avec Tony Peillon afin, pourquoi pas, de collaborer. En réalité, un piège afin de permettre à la police de l'interpeller.
Des mises en scène militaires sur les réseaux sociaux
Au moment de son arrestation à Paris, Tony Peillon détenait 4 chargeurs de mitraillette de catégorie A. Depuis plus d'un an, l'Albigeois diffusait sur les réseaux sociaux des images de l'armée et des mises en scène où il apparaît habillé en militaire, comme le montre cette vidéo.
"Il était recherché également dans une autre affaire dans laquelle il ne s'était pas présenté à la convocation de la police" explique Julien. "Il aurait en effet pas répondu à cette convocation dans une affaire d'accusation de viol. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est incarcéré dans une prison du sud de la France" précise son avocate.
Au cours de ses précédentes escroqueries, le jeune homme s'était fait passer pour un gendarme, pour un légionnaire ou encore pour le patron d'une marque de vêtements.
Lors de ses précédents procès dans le Tarn, son avocate de l'époque avait demandé une expertise psychiatrique, mettant en avant la fragilité psychologique de son client. Son actuel conseil n'était pas joignable au moment de la publication de cet article.