Le président socialiste du conseil général du Tarn Thierry Carcenac va demander vendredi à son assemblée départementale la suspension des travaux du barrage contesté de Sivens. De son côté, Manuel Valls a déclaré que c'était au conseil général de décider de la poursuite des travaux à Sivens
Mardi soir, le sénateur écologiste Jean-Vincent Placé a affirmé que le président socialiste du conseil général du Tarn Thierry Carcenac allait demander vendredi à son assemblée départementale la suspension sine die des travaux du barrage.
Le président du Conseil général du Tarn a confirmé notamment dans la Dépêche du midi cette suspension mais refute le sine die. "Il faut un temps de décence", a-t-il dit. Puis il a expliqué qu'il fallait à présent "remettre les choses à plat", repenser "toute la politique de l'eau sur le bassin Adour Garonne" et que les conseillers généraux allaient débattre vendredi des préconisations publiées lundi par les experts.
Les travaux sur le site était, de fait, suspendus depuis la mort du jeune manifestant écologiste Rémi Fraisse lors d'une manifestation sur le site du barrage de Sivens.
Le Premier ministre Manuel Valls a jugé que "c'est au Conseil général du Tarn" de décider de la poursuite des travaux au barrage de Sivens, après la mort de Rémi Fraisse au cours d'une manifestation contre ce chantier. "C'est au Conseil général du Tarn, à ses élus, de prendre ces décisions et de tirer notamment les conséquences du rapport d'expertise qui avait été commandé il y a quelques semaines par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal", a-t-il affirmé sur RTL.
"Oui", le rapport est assez négatif, mais il "ne demande pas l'abandon, [il] demande un certain nombre de modifications, parce que ce type de projet est utile pour les agriculteurs d'abord mais aussi pour fournir l'eau aux habitants par exemple de la ville de Montauban", a-t-il poursuivi.
"Tous les élus de gauche ou de droite sur la région, du Tarn, du Tarn-et-Garonne, de Midi-Pyrénées, les agriculteurs, je pense beaucoup d'habitants, sont favorables à ce type de projets, après il faut évidemment le redimensionner, il faut tirer les conséquences des préconisations des rapports, c'est aux élus de prendre ces décisions", a poursuivi le chef du gouvernement.
Les deux experts, mandatés par la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, avaient rendu public lundi un rapport très critique sur le projet de barrage-réservoir. Ils ont jugé jugé le projet surdimensionné, pointé son "coût d'investissement élevé", et regretté que le choix d'un barrage en travers de la vallée ait été privilégié "sans réelle analyse des solutions alternatives possibles". Le rapport a également évoqué "un risque financier important" si le dossier était maintenu en l'état.
Le procureur d'Albi a annoncé mardi en fin d'après-midi que la piste privilégiée était la thèse d'un décès dû à une grenade offensive. La famille de la victime a déposé deux plaintes mardi à Albi, pour "homicide volontaire" et "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner".