10 ans jour pour jour après la mort de Rémi Fraisse tué par une grenade pendant les manifestations contre le projet de barrage de Sivens à Lisle-sur-Tarn, des dizaines de personnes se sont rassemblées pour lui rendre hommage samedi 26 octobre. Une journée lourde en émotions, avec la volonté pour les militants de rester unis.
10 ans plus tard, des dizaines de personnes se sont rassemblées samedi 26 octobre pour commémorer la mort de Rémi Fraisse. Ce militant écologiste de 21 ans a été tué par l’explosion d’une grenade lancée par un gendarme au barrage de Sivens, à Lisle-sur-Tarn (Tarn).
La mort de Rémi Fraisse, un projet de barrage abandonné, retour sur le drame de Sivens il y a 10 ans https://t.co/PjcVuuqe5I pic.twitter.com/ZlMUDztk6O
— France 3 Occitanie (@F3Occitanie) October 26, 2024
"Sa mort a été dramatique"
Plus de 100 personnes ont participé à cette journée teintée d'émotions. "Je viens là car ça fait partie de mon histoire. J'ai un peu d'émotions car j'étais là pendant l'occupation, j'ai participé à la ZAD" concède Olivier Rouff, un militant, la voix tremblante. "Ça me rend triste. J'ai vécu tout le cheminement et sa mort qui a été le plus dramatique."
Même s'il ne connaissait pas personnellement Rémi Fraisse, et qu'il n'était pas présent physiquement le jour de sa mort, Olivier Rouff est particulièrement touché. Après ce drame, il a "continué" à se mobiliser notamment lors des Gilets Jaunes, "avec un peu plus de peur et de retenue", en étant "moins sur le front".
Pour l'avocate de la famille, cette présence "est essentielle"
Christian Pince, membre du collectif Sivens 10 ans, a lui aussi lutté activement contre le barrage. "S'il n'y avait pas les forces de l'ordre il y a 10 ans, Rémi serait encore là" fustige-t-il, d'un ton amer.
Lui aussi fait part de son sentiment, qu'il estime mitigé. "Ça fait chaud au cœur de voir des visages que l'on a connus à cette époque-là. Mais c'est triste de se dire qu'il n'y a pas Rémi, qu'il n'est pas là. Mais cela a bien eu lieu, il est bien mort."
Sur place, l'avocate de la famille Fraisse, Claire Dujardin, était également présente. "Je prends la parole avec beaucoup d'émotions car il y a plein de têtes que je connais depuis longtemps" introduit-elle au micro, devant les participants. "C'est essentiel d'être présent. On n'oubliera pas."
Une chaîne humaine vers la ZAD
Après avoir détaillé les circonstances de la mort de Rémi Fraisse, elle dénonce une "répression et une non-réponse judiciaire", faisant référence à la procédure judiciaire qui n'a jamais abouti à la mise en cause des forces de l'ordre. Elle invite dans le même temps à "garder des leçons de cela", en restant "soudés et collectifs".
À l’issue de ce rassemblement, l'ensemble des participants ont constitué une chaîne humaine vers la ZAD, où Rémi Fraisse est mort.
(Avec Alexis Cecilia-Joseph)