"Il y a un avenir commun à construire" pour Philippe Jougla ancien président de la FDSEA du Tarn 10 après la mort de Rémi Fraisse

Dix ans après la mort de Rémi Fraisse le traumatisme est toujours dans les esprits dans la vallée du Tescou. Philippe Jougla était alors président de la FDSEA du Tarn. Il plaide aujourd'hui pour la construction d'un "avenir commun" pour tous les acteurs du territoire.

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Il y a 10 ans les tensions autour du projet de barrage de Sivens sont au plus haut. Dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, Rémi Fraisse, un jeune de botaniste de 21 ans perd la vie, tué par une grenade offensive lancée par un gendarme. Quelques mois plus tard le projet est abandonné.

Philippe Jougla était alors président de la FDSEA du Tarn. Il a suivi au plus près depuis le début le projet de barrage de Sivens. Un projet qui selon lui pouvait sauver les agriculteurs de la vallée. Le drame de la mort de Rémi Fraisse reste une tragédie toujours présente dans sa mémoire.

France 3 Occitanie : Quel souvenir gardez-vous de ce jour tragique, des tensions sur place ?

Philippe Jougla : À l’époque, j'étais président de fédé (ndlr: FDSEA du Tarn). Je suivais le dossier. C'était un dimanche. Je l'ai appris assez tôt. La mort d'un manifestant, d'un opposant, c'est un drame. Mourir pour ses idées c'est tragique. Je me souviens d'avoir eu très peur que ce décès ne soit pas accidentel et soit le résultat d'affrontements sur place.

Il faut se souvenir qu'au début pour nous, Sivens avait eu toutes les autorisations. On était dans la phase de défrichement. Le barrage était sur des rails. Et puis Sivens est devenu un lieu de bataille, un terrain de combat.

France 3 Occitanie : Comment avez-vous vu évoluer la situation ?

Philippe Jougla : Il me semble qu'il y avait trois cercles d'opposants. Le premier, des opposants locaux au projet avec des préoccupations en lien avec leur cadre de vie. Puis un deuxième cercle a fait de Sivens un champ de bataille pour des enjeux nationaux. Il faut se souvenir qu'à l’époque le ministre de l'Environnement changeait tous les six mois. Enfin, le troisième cercle, ce sont les zadistes, les activistes qui ont réuni tous ces opposants. Là on est passé à quelque chose de très dur.

France 3 Occitanie : Il reste des traces encore localement de ces événements ?

Philippe Jougla : Oui. Le monde agricole est marqué. Tout le monde craint que des tensions remontent. Il y a des gens qui ne se sont pas parlés pendant 10 ans. Le projet de Sivens a été abandonné suite au drame. Mais il faut comprendre que les agriculteurs de la vallée souffrent. Une étude du pôle d'enseignement agricole d'Auzeville a montré la faiblesse et la fragilité des revenus de ces agriculteurs. Ce sont de petites exploitations qui tirent le diable par la queue. Ils sont environ 80 et 50 d'entre eux n'ont pas du tout d'accès à l'eau.

France 3 Occitanie : Quelle est aujourd'hui la situation ?

Philippe Jougla : Il y a un projet de territoire pour poser ce qui est nécessaire pour cette vallée. On essaye de dépasser le traumatisme et de construire des projets. Il y a un avenir commun à construire. Les gens ont commencé à se reparler. On parle d'action d'agroécologie, de diversification des productions, de commercialisation des produits. Et puis, bien sûr, du besoin en eau. Le volume est déterminé à 500 000 m3 pour développer la vallée et que les agriculteurs survivent. Un barrage en amont de la vallée fait partie des options.

Le problème c'est que les préfets changent trop souvent. À chaque fois, il faut attendre six mois pour que les choses avancent. Et les choses vont trop lentement.

Le projet de territoire réunit 55 acteurs, institutions, associations, agriculteurs. Une régie a été créée aux côtés du syndicat de rivière pour réfléchir à la gestion de la ressource en eau. Une prochaine réunion doit se tenir en décembre 2024.

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