Le maire de Castres, Pascal Bugis ne participera pas aux commémorations du 8 mai 1945. Une façon, pour lui, d'afficher son soutien à un groupe de généraux qui a signé une tribune dans le magazine Valeurs actuelles dans laquelle ils dénoncent l'"islamisme et les hordes de banlieue".
Dans un communiqué de presse, le maire de Castres (Tarn) indique : "En ce 8 mai 2021, pour la première fois depuis 20 ans, je ne participerai pas à la cérémonie protocolaire." Une décision prise à la suite d'une tribune publiée dans le magazine Valeurs actuelles, vivement critiquée par toute la classe politique, sauf Marine Le Pen. La présidente du Rassemblement national déclare : "je partage leur affliction, je partage leur constat. Et je pense que ces problèmes se règlent par la politique."
"Ils méritent notre respect, et non les insultes"
Comme Marine Le Pen, le maire de Castres, affiche son soutien aux signataires de cette tribune. Allant encore plus loin, Pascal Bugis décide de ne pas participer à la cérémonie du 8 mai 1945. Dans un communiqué, il dénonce la réaction du gouvernement : "A un moment où l’Etat, par la voix de ministres, n’a pas eu de mots assez durs pour fustiger et menacer des généraux à la retraite ayant alerté leurs concitoyens dans un simple article de presse, sur ce qu’ils considèrent être un nouveau danger face à une nouvelle barbarie qui s’installe progressivement dans notre pays et participe à son délitement" . Et de conclure : "Et c’est seul que je m’inclinerai à la mémoire de toutes les victimes, avec une profonde gratitude pour les militaires français, de réserve et d’active."
Du soutien de Castres aux sanctions gouvernementales
Pourtant, les mots des militaires ont vivement été critiqués, notamment sur les réseaux sociaux. Le gouvernement s'est également emparé de la question. La ministre des Armées a réagi sur twitter. Florence Parly rappelle deux principes des militaires : "neutralité et loyauté".
Deux principes immuables guident l'action des militaires vis-à-vis du politique : neutralité et loyauté. Les mots de Madame Le Pen reflètent une méconnaissance grave de l'institution militaire, inquiétant pour quelqu'un qui veut devenir cheffe des armées.
— Florence Parly (@florence_parly) April 25, 2021
Interrogé par Franceinfo, le porte-parole du ministère des Armées a promis des sanctions "exemplaires" à l'encontre des signataires de cette tribune.
Fameuse tribune en question
Dans cette tribune, publiée le 21 avril 2021, un groupe de généraux et autres militaires réclament un "retour de l'honneur" et appellent le gouvernement à "défendre le patriotisme". Ils dénoncent un "délitement qui frappe notre patrie", notamment à travers "un certain antiracisme". Surtout, la tribune évoque un "délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution." Enfin, les militaires concluent : "il n’est plus temps de tergiverser, sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers".
Au total, une douzaine de personnes se sont rassemblées à Castres pour la cérémonie du 8 mai, principalement des opposants au maire. Ils ont manifesté leur colère.