Le tribunal de Castres a une nouvelle fois renvoyé sa décision concernant le forain qui avait lancé son camion contre des forces de l’ordre à Lavaur, le 30 août dernier. Dans une vidéo, visionnée ce jeudi à l'audience, on voit des CRS braquer leur arme sur lui.
Le 30 août 2016, Jean-Pierre Hudry avait précipité son poids-lourd de 19 tonnes sur des CRS qui participaient à l'évacuation d'une manifestation de forains sur l'A68. Il protestait alors, avec plusieurs dizaines d'entre eux contre l'annulation, pour raisons de sécurité, de la fête foraine de Lavaur (Tarn). Il est depuis poursuivi pour violences volontaires. Après deux premières audiences, le tribunal correctionnel de Castres a une nouvelle fois renvoyé sa décision après avoir visionné une video produite par la défense.
Le forain a-t-il délibérément foncé sur les forces de l'ordre ou a-t-il eu peur ?
Pour son avocat, ça ne fait pas de doute. C'est la peur qui a conduit son client à foncer sur les CRS, le 30 août dernier sur l'A68 près de Lavaur. La peur des armes pointées sur lui. Sur la video qu'il produit à l'audience, on entend son client klaxonner les forces de l'ordre. Et on les voit effectivement viser le camion blanc du forain avec leur arme. Des images qui contredisent la version de six CRS. Aucun d'entre eux ne disait porter d'arme ce jour-là. Aucun non plus n'aurait entendu le klaxon du camion. L'avocat a porté plainte contre eux pour faux en écriture.Une décision connue le 4 janvier prochain
Le Tribunal de Castres a renvoyé l'affaire au 4 janvier 2017. Il dira ce jour-là s'il rouvre les débats sans tenir compte de cette nouvelle video ou s'il demande un complément d'information sur l'enquête judiciaire en cours.Jean-Pierre Hudry est poursuivi pour "violences volontaires ayant entraîné une ITT (interruption de travail temporaire) de moins de 8 jours aggravée par arme à destination (camion) et sur des agents de la force publique". Lors de la première audience de son procès, le 19 octobre dernier, le procureur de la république avait requis deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis à son encontre.