Jeudi soir, au lieu dit "Les Trépadis" entre Castelnau-de-Montmiral et Lisle sur Tarn, les insultes ont cédé la place à l'affrontement entre opposants à la retenue collinaire de Sivens et agriculteurs riverains.
Une poignée d'altermondialistes avaient en effet décidé d'ouvrir les volières d'un éleveur de faisans afin d'offrir la liberté aux animaux.
Ces milliers de faisans nés en captivité sont vendus aux sociétés de chasse et, à la veille de l'ouverture, l'éleveur réalise ce mois-ci l'essentiel de son chiffre d'affaires.
Il y a dix jours un précédent "commando" avait "libéré" plus de mille faisans. Ce qui représente un manque à gagner d'environ 10 000 euros pour l'éleveur.
Près des volières et en train de découper le grillage, le nouveau "commando" a été repéré - hier soir - par les éleveurs.
Une bagarre s'est engagée sur la RD5 qui relie Castelnau de Montmiral et Salvagnac dans le Tarn entre une vingtaine d'agriculteurs et plusieurs altermondialistes, quatre véhicules de gendarmerie ont du intervenir.
Sur place, les blessures superficielles des éleveurs et des vitres de véhicules brisées attestaient ce matin des évènements de la nuit.
Plusieurs personnes ont été légèrement blessées et une plainte déposée à la gendarmerie de Castelnau de Montmiral.
Pour Paul Salvador, maire de Castelnau de Montmiral, cet incident est la preuve du climat délétère entre agriculteurs et opposants à la retenue collinaire :
"Cette bagarre le prouve, le stade de la colère est dépassé… C'est aujourd'hui la peur qui gagne les familles. Il faut absolument calmer les esprits".
Pour Damien Delsuc, représentant des agriculteurs du secteur : "Il risque d'y avoir des problèmes graves dans les jours qui viennent. Les gens ne peuvent plus rester inactifs, ils ont le sang qui bout."
Dans la forêt de Sivens, personne ne souhaite s'exprimer mais l'incident divise les militants. Pour certains, c'est un affrontement créé de toutes pièces.
Mais d'autres, plus pacifistes et refusant d'entrer en conflit avec les habitants du secteur, quittaient aujourd'hui les lieux.
En vidéo, le reportage de Christophe Chassaigne et Nicolas Bonduelle :