« Ô la belle vie » nous embarque à Mazamet dans le Tarn, pour nous raconter l’histoire de cette ville devenue au XIXème siècle, la capitale mondiale de l'industrie du délainage. Aujourd'hui, des mazamétains travaillent à perpétuer un héritage et un savoir-faire, entre luxe et innovation.
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« Ô la belle vie » nous emmène à Mazamet, ville tarnaise, située dans la montagne noire, en plein cœur du parc naturel régional du Haut-Languedoc. Riche de son patrimoine naturel et dotée d’un héritage industriel exceptionnel, la cité s’impose au XIXème siècle comme la capitale mondiale du délainage. Un âge d’or pour le bassin mazamétain, dont l’éclat se diffuse aux quatre coins de la planète. Sophie s’entoure de Rémi Cazal, un historien qui a documenté dans ses ouvrages, cinquante ans d'histoire mazamétaine.
A Mazamet, l’âge d’or de l’industrie du délainage de la peau de mouton, commence en 1851, jusqu’à la fin du 20ème siècle.
Le passé prestigieux de l'industrie laineuse
A Mazamet et dans sa région, le textile est une longue histoire. Avant l’arrivée des industries, le travail de tissage de la laine se pratique le plus souvent dans les fermes mazamétaines et parfois dans les ateliers artisanaux des villages alentours. Au XVIIe siècle, Mazamet est déjà au cœur de la fabrication de tissus de haute qualité. Le patrimoine naturel de la région favorise le développement de l’industrie laineuse. L’élevage d’ovins déjà installé dans ce terroir de moyenne montagne et la qualité des eaux de rivières, assurent un traitement optimal de la matière première : la peau de mouton. Des teintures s’invitent en bonus. Elles sont réalisées à base de plantes locales, comme la garance, le pastel ou encore le tournesol,
Au XIXème siècle, l'industrie se déploie grâce au savoir-faire d’hommes et de femmes comme Pierre-Elie Houlès qui donne le coup d’envoi à une technique unique au monde : celle du délainage à partir du procédé dit de « l’échauffe ». Une pratique qui consiste à faciliter l’arrachage, en ouvrant complétement les pores de la peau et sans abîmer la matière. Cette maitrise du délainage est à la base de la renommée de la ville. Les entrepreneurs mazamétains se tournent alors vers des pays du monde entier, comme l’Argentine, l’Australie, ou encore la Nouvelle-Zélande, pour s’approvisionner en peaux lainées.
Les innovations du XXIème siècle
Aujourd’hui, des irréductibles continuent de perpétuer, à leur manière, l’héritage de cet âge d’or industriel révolu. Pierre Bonneville est le vice-président de la filature Jules Tournier. Il représente la sixième génération à diriger cette entreprise détenue par les membres d’une même famille depuis 150 ans.
Une véritable institution mazamétaine qui a su se réinventer dans le tissu haut de gamme et suivre les évolutions technologiques pour la création de tissus innovants avec des fibres hyper résistantes (15 fois plus résistantes que l’acier). Une entreprise devenue, entre autre, le leader mondial du tissu anti-perforation pour les tenues d’escrime. La maison Tournier a été fondée en 1865, et bénéficie aujourd’hui du label entreprise du patrimoine vivant. « Nous n'avons jamais envisagé de délocaliser » explique le dirigeant à Sophie, en lui précisant : « On est mazamétains et on essaye de faire travailler le maximum de mazamétains ».
Mégisserie et maroquinerie
L’essor de l’industrie laineuse donne naissance à un autre fleuron : celui de la mégisserie et de la maroquinerie. Une ressource toujours précieuse car convoitée par les marques de luxe.
Jérôme Verdier est un cadre voyageur. Il vient d'un grand groupe international, expatrié en Indochine et à Singapour. A 40 ans, il décide de revenir dans sa région d’origine. Attiré par le travail du cuir, il reprend en 2008 l’entreprise Alran qui perpétue un savoir-faire depuis 1903. Il explique à Sophie « la mégisserie est une tannerie spécialisée dans les petites peaux : les ovins et les caprins ». « Nous, nous sommes spécialisés dans la peau de chèvre » précise-t-il.
Aujourd'hui en France, on doit être une trentaine de mégissiers et vingt-cinq tanneurs
Des cuirs de couleurs sapin, piment, fuchsia, rose, etc. « L’inspiration vient au moment où les couleurs sont créées. Il faut être innovant. Les marques, les artisans, recherchent à chaque saison de nouvelles initiatives et de nouvelles idées pour leurs propres productions » précise le dirigeant à Sophie.
On est à fond dans la haute-couture. Des salons sont organisés chaque année.
Des peaux passées sur des tapis et liégées à la main, notamment la chèvre Madras, pour donner à leur surface une texture particulière. Un cuir destiné à la maroquinerie, l'ameublement, la reliure, la gainerie, ou encore, la chaussure.
Ô la belle vie": Mazamet, l'industrie en héritage
Emission présentée par Sophie Jovillard. Réalisé par Flo Laval. Une coproduction France 3 Occitanie/Grand Angle Productions.
Diffusion le dimanche 9 mai 2021, à 12h55
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