Une centaine de riverains a à nouveau bloqué samedi, pour le deuxième week-end consécutif, la "zone à défendre" installée sur le site du projet controversé de retenue d'eau de Sivens (Tarn), en signe de protestation contre cette occupation "illégale".
Une centaine de riverains a à nouveau bloqué samedi, pour le deuxième week-end consécutif, la "zone à défendre" installée sur le site du projet controversé de retenue d'eau de Sivens (Tarn), en signe de protestation contre cette occupation "illégale".
Exploitants agricoles ou forestiers ainsi que des commerçants et artisans vivant sur le site de Sivens ou proche ont empêché l'accès à la ZAD, où était organisé par les occupants écologistes un rassemblement en l'honneur de la sortie d'un livre sur Sivens.
L'ensemble des entrées de la ZAD, encore occupée par une cinquantaine d'opposants au projet de retenue d'eau, était bloquée par ces pro-barrages, encadrés par un très important nombre de gendarmes.
"Nous, on ne peut pas aller sur nos terres donc on bloque la ZAD", a expliqué un exploitant forestier, préférant conserver l'anonymat comme l'ensemble des participants au blocage.
Ces derniers se sont dits "riverains" ou "habitants" de Sivens ou des environs et "victimes" de "l'occupation illégale" du site de la retenue d'eau.
"Je ne peux pas couper le bois sur ma parcelle", située sur la ZAD, raconte l'exploitant forestier.
"Dans deux mois, ce sont les beaux jours et je ne pourrai pas aller mener mes vaches dans mes près sur la ZAD", raconte un producteur laitier.
Suite à la vive contestation du projet de barrage et à la mort d'un militant le 26 octobre lors d'affrontements sur le site, le projet initial a été enterré le
16 janvier par la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal.
Deux alternatives sont à l'étude, en particulier une retenue d'eau allégée, située à 330 mètres en amont de l'actuel projet, mais toujours à Sivens.
Cette solution a les faveurs de Thierry Carcenac président (PS) du Conseil général du Tarn, qui doit se prononcer le 6 mars.
Les participants au blocage refusent ces alternatives et réclament le maintien du projet actuel, ainsi que l'expulsion immédiate des zadistes. La justice doit se prononcer la semaine prochaine à Albi sur les plaintes demandant leur évacuation.
"On veut qu'ils partent. Royal nous avait promis qu'ils s'en iraient en novembre, puis en décembre et, maintenant, elle dit que ce sera en mars. Nous, on n'a plus la patience d'attendre", tempête un des manifestants, disant avoir porté plainte pour des vols de tronçonneuse et autre outillage dans son atelier.
Les riverains avaient déjà bloqué la ZAD le week-end dernier, empêchant la tenue d'un rassemblement écologiste prévu dans le cadre de la Journée mondiale des zones humides.