Un projet de centre de formation pour la défense des navires marchands est sur le point d'ouvrir à Rayssac dans le Tarn. Le dossier est porté par un ancien soldat commando de l'armée britannique. Les riverains sont inquiets de savoir que des tirs à l'arme lourde auront lieu à deux pas de chez eux.
Un fusil d'assaut et ses munitions en photo. Un logo barré par un réticule de visé. Le ton est donné. Dès la page de garde de son site internet, la société Solgarde s'affiche clairement comme spécialisée dans les armes à feu militaires.
L'entreprise a obtenue le 25 avril 2016 l'agrément du ministère de l'Environnement, de l'Energie et de la Mer pour "délivrer les formations professionnelles aux agents des entreprises privées de protection de navire."
Le feu vert du gouvernement a été donné à Peter Ward. Cet ancien soldat commando de la marine britannique de 46 ans veut lancer un centre de formation et d'entrainement sur le site de l'ancienne mine de fluor de Rayssac fermée il y a dix ans.
Un projet révélé à la mi-juin
Un dossier lancé il y a maintenant trois ans par l'ancien militaire anglais et sa femme qui vivent depuis 2003 sur la commune tarnaise. L'information n'a pourtant été révélée aux habitants qu'à la mi-juin lors d'une réunion publique organisée par la mairie. Dans l'assistance, la surprise est totale. Une partie des riverains de Rayssac et des villages voisins se sentent mis devant le fait accompli.
Inquiétude face aux nuisances
Avec la fermeture de la mine et la fin de son activité, beaucoup d'entre-eux, dont de nombreux nouveaux arrivants, pensaient avoir retrouvé la tranquillité dans cette zone isolée du département. Aujourd'hui, ils s'inquiètent face aux possibles nuisances mais s'interrogent également sur l'origine des tireurs formés et la façon dont seront stockées les armes et les projectiles. Une association vient d'être créée afin de saisir le tribunal administratif de cette affaire.
Pas d'images, pas d'interviews
Le refus de Peter et Heather Ward d'être filmés et de répondre aux questions devant une caméra de télévision renforce un peu plus le trouble autour de cette histoire et nourri la méfiance vis à vis de leur projet. Le maire de la commune comprend, lui, l'opposition face aux armes à feu. Mais faute d'autres propositions concrètes sur l'ancien site minier, face à un projet ayant obtenu toutes les autorisations de l'Etat et à l'intérêt de la Gendarmerie et de la Police nationale pour s'y entraîner, Patrick Carayon ne veut pas s'opposer, pour le moment, au dossier.
Voir le reportage de Sylvain Duchampt et Matthieu Chouvellon