A Bellegarde, dans le Gard, un procédé expérimental permet de cultiver hors sol, sous serre, des tomates selon des méthodes écologiques. Une révolution environnementale et agricole portée par le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes. Il a ouvert ses serres à nos reporters.
Comment cultiver des tomates hors sol, sous serre, tout en respectant l'environnement ? C'est la question à laquelle tente de répondre le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes. Sur son site de Balandran, à Bellegarde, dans le Gard, le CTIFL expérimente des procédés écologiques qui seront disponibles d'ici un an dans les exploitations.
Pesticides bannis
A Bellegarde, comme dans 80% des exploitations françaises, les tomates poussent hors sol, mais sur des substrats à base de laine et de fibre de coco. Dans leurs serres fermées, elles ne sont sont soumises à aucun pesticide : ces lieux clos évitent l'intrusion des ravageurs et limitent les pertes d'énergie. Et en cas de problème, on privilégie la lutte intégrée, en limitant au maximum les traitements.
Lutte intégrée
Ainsi, pour répondre à la présence d'un petit papillon dont les larves grignotaient les feuilles des plants de tomates, les techniciens du centre ont introduit une micro-guêpe chargée de parasiter les oeufs du papillon. Autre exemple : des bourdons seront cet été chargés de polliniser les cultures.
Economies d'énergie
Enfin, la présence de champignons a été réduite grâce à des déshumidificateurs d'air, qui récupèrent en prime une partie de l'eau. Arrosage, engrais, ensoleillement : tout est géré informatiquement à l'heure près. Le tout sans climatisation, car les parois innovantes des serres stoppent la chaleur. Objectif : économiser jusqu'à 40% d'énergie.
Visite en images de ces serres modèles
Pour mieux comprendre, le CTIFL a ouvert ses serres à nos journalistes Pascale Barbès et Lucien Thelu.
Fort de 278 salariés en France et d'un budget annuel de 25,2 millions d'euros, le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes (CTIFL) développe des solutions au service de toutes les entreprises de la filière. Il dispose pour cela de 4 centres d'expérimentation dans l'Hexagone.
Celui de Balandran, à Bellegarde, dans le Gard, se situe au coeur du grand bassin de production du sud-est et rayonne dans le Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte-dAzur et Rhône-Alpes.
Balandran, centre de portée nationale
Et même au-delà, car ses travaux ont une portée nationale. A Balandran, les techniciens et ingénieurs agronomes étudient les modes de culture des pêches, abricots, cerises, pommes, poires, tomates, aubergines, poivrons, courgettes, asperges, fraises salades, carottes, melons et de l'ail.
Il est spécialisé dans les questions relatives à la qualité en culture et en environnement et à la qualité commerciale.