Selon l'hebdomadaire Marianne qui publie une enquête ce jeudi, Jean Tirole a monté une société civile qui lui permet d'arrondir ses fins de mois. Pour ses proches, ce type de structures est "respectueuses du droit français".
Tirole Economie, c'est le nom de la société civile de Jean Tirole, Toulousain prix Nobel d'économie 2014 et directeur de la prestigieuse Toulouse School of Economics, comme le révèle l'hebdomadaire Marianne dans son numéro du jeudi 2 juillet.Une société qui, avec 319 000 euros de dividendes versés entre 2005 et 2010 selon Marianne, permet au chercheur d'arrondir ses fins de mois, quand le salaire d'un fonctionnaire de l'Etat est plafonné à 5 300 euros mensuels en fin de carrière. Des dividendes versés à ses deux actionnaires : Jean Tirole (75 %) et sa femme Nathalie (25 %). Depuis 2013, c'est leur fille qui en est la gérante. La société encaisse en fait les revenus complémentaires aux activités universitaires toulousaines de Jean Tirole : professeur invité au MIT aux Etats-Unis, directeur d'études à l'Ecole des hautes-études en sciences sociales, etc.
Jean Tirole et son épouse n'ont pas souhaité répondre aux questions du journaliste toulousain Frédéric Dessort pour Marianne. C'est Joël Etchevarria, directeur général des services de la Toulouse School of Economics et proche du prix Nobel qui a répondu à cette enquête estimant que de nombreux chercheurs font le choix de la société civile pour leur activités complémentaires et que ces sociétés sont "parfaitement respectueuses du droit français".
Marianne fait cependant remarquer que dans une interview à Paris-Match, Jean Tirole avait récemment affirmé que "les scientifiques ne font pas leur métier pour de l'argent".