Le troisième procès du violeur en série Florian Varin s'est ouvert devant la Cour d'assises de Montauban, lundi 18 octobre. Sa condamnation en appel à trente ans de réclusion avait été "cassée" pour vice de procédure. En cause : une expertise psychiatrique rejetée par la Cour d'appel sans débat.
C'est donc la troisième fois que Florian Varin, aujourd'hui âgé de 30 ans, comparaît devant la justice. En 2012, il est confondu par les enquêteurs de la sûreté départementale de Haute-Garonne pour avoir, à Toulouse, violé et tenté de tuer une jeune femme de 25 ans qu'il a laissé pour morte dans un container poubelle.
Il a alors commis sept viols et une tentative de meurtre entre Niort, Rennes et Toulouse, de 2011 à 2012. Il n'a que 20 ans au moment de son arrestation.
Condamné à deux reprises à trente ans de prison
Florian Varin, abandonné par sa mère à l'âge de huit ans et décrit comme un prédateur sexuel dénué d'empathie, dangereux pour la santé, est condamné une première fois à trente ans de prison par la Cour d'assises de la Haute-Garonne, en 2015. Il fait appel de sa condamnation et est à nouveau jugé par la Cour d'appel du Tarn, en mars 2018. La condamnation est identique : trente ans de réclusion.
Mais la Cour de cassation est alors saisie. En cause : une expertise psychiatrique rejetée par la Cour d'appel, sans que ce rejet ne fasse l'objet de débat entre les parties. Vice de procédure, le verdict de la Cour d'appel du Tarn est cassé.
Ce lundi 18 octobre 2021 a donc débuté le troisième procès de celui que certains ont appelé le "routard du viol", devant la Cour d'appel du Tarn-et-Garonne, à Montauban. L'audience durera une semaine et cette fois, la Défense entend bien mettre en avant une nouvelle expertise psychiatrique qui tendrait à prouver que Florian Varin a changé.
La question de la récidive
"Est-il ou non dangereux ? La question est légitime", expliquait ce lundi matin maître Alexandre Martin, l'un des avocats de l'accusé. "Sera-t-il dangereux à sa sortie ? Et cette expertise, qui a été diligentée il y a quelques semaines à peine, nous laisse des gages de garantie de ce que ce garçon ne récidivera pas".
Il a réussi à mettre des mots sur les difficultés qui étaient les siennes, sur sa construction psychique, psychologique. Il est capable de verbaliser et de comprendre ce qui a pu se passer dans sa tête et bien évidemment, quand vous arrivez à comprendre, à verbaliser, on peut exclure toute notion de dangerosité et de récidive.
Le calvaire des victimes
Une affirmation qu'auront du mal à croire les sept victimes de Florian Varin. Venues de toute la France, elles se connaissent bien désormais, pour avoir subi deux procès côte à côte. Cette troisième audience est une nouvelle souffrance qui leur est infligée, comme en témoigne Marie. "C'est la troisième semaine de procès, je vous laisse calculer le nombre de jours que je passe assise en face de lui", explique la jeune femme. "C'est monstrueux, il n'y a pas d'autre mot, c'est assez surhumain, là, ce qu'on nous demande de faire encore, de revenir à la barre".
Tout raconter encore, le voir. Il va encore nous prendre pour des idiotes, nous insulter, avec un comportement qui n'est absolument pas adapté à quelqu'un qui soi-disant aurait changé.
Le troisième procès de Florian Varin va durer cinq jours. Le verdict est attendu vendredi 22 octobre.