Les violences homophobes ont augmenté même pendant le confinement en Occitanie

Avec 10% de signalement de plus en un an, l'Occitanie est la deuxième région française pour les agressions, verbales ou physiques, subies par les personnes LGBT. Des violences en augmentation partout en France, y compris pendant le confinement et notamment sur internet.

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Au lendemain de la journée mondiale contre l’homophobie, l'association SOS Homophobie a publié son rapport annuel ce lundi 18 mai à 18h.

Un rapport alarmant qui montre que les violences envers les personnes LGBT sont en augmentation : + 26 % de signalements en 2019.
 

+ 10% d'augmentation en Occitanie

L’Occitanie est  la deuxième région en France où les équipes de SOS Homophobie ont enregistré le plus de signalements l'an dernier : 124 contre 105 en 2018, soit une augmentation de 10 %.

L'Occitanie arrive juste derrière l’Ile-de-France. 

Dans la région, comme partout en France, la moitié des agressions, souvent des coups et blessures, a lieu dans l’espace public et les personnes transgenres sont particulièrement visées.

Mais 31% des actes homophobes en France se passent sur internet : messages de rejets, d’injures, menaces sur les réseaux sociaux. Des violences certes virtuelles mais tout aussi dévastatrices pour les victimes et ce type de signalements a explosé en un an.

Pour le co-président de SOS-homophobie, Jérémy Faledam, interrogé dans la matinale de France Info ce lundi 18 mai, cette année est l'une des pires enregistrée par l'association en 24 ans.

On retrouve un niveau de violence proche de notre pire année, en 2013, au moment des débats pour le mariage pour tous.


Un constat un peu surprenant alors qu'il n'y a pas d'événement particulier dans l'actualité, qu'il faut mettre en relation, selon lui, avec une libération de la parole des victimes, constatée pour tous les types de violences, mais aussi avec un ancrage des discriminations au sein de la communauté française.

Des violences aggravées par le confinement...

Le rapport de l’association SOS-homophobie est le résultat  du travail des bénévoles qui recueillent des témoignages dans toute la France.

Sos-homophobie dispose d’une ligne téléphonique d’écoute (01.48.06.42.41), animée par des bénévoles de 18h à 22h du lundi au vendredi, de 14h à 16h le samedi et de 18h à 20h le dimanche.

Et ces bénévoles en sont sûrs : le confinement a aggravé les violences envers les personnes LGBT, notamment sur les réseaux sociaux, même s'ils ne disposent pas encore de données chiffrées.

Anaïs, 20 ans, appartient aux Biches depuis un an. Ces "brigades d'intervention contre l’homophobie et le sexisme sur internet" ont été crée par SOS-homophobie pour signaler les messages haineux, insultants ou discriminants aux hébergeurs, comme Facebook, Twitter ou les forums de jeux vidéos en ligne, qui ont alors 48 heures pour les supprimer.

Depuis la création des "biches", la moitié des demandes de suppression ont été obtenues. Si ce n’est pas le cas, les bénévoles font un signalement à la commission juridique de l'association qui prend alors le relais.

Anaïs a constaté une augmentation des violences homophobes, sexistes ou transphobes sur les réseaux sociaux pendant le confinement, comme si la violence virtuelle était elle aussi exacerbée pendant cette période.

« Tu es une espèce de monstre de la nature ! " ou "Les pères devraient avoir le droit de tuer leurs filles lesbiennes puisqu’elles n’aiment pas les hommes", pour ne citer que les derniers messages relevés. Il y a aussi des incitations au meurtre, au viol, à l’agression violente. C'est très virulent sur internet. Et dévastateur pour les victimes. 

Dans ce reportage, retrouvez le témoignage d’Anaïs, bénévole dans une brigade d’intervention contre l’homophobie et le sexisme sur internet et celui de Tom, qui évoque le poids du regard des autres, notamment au lycée, lorsqu’il a entrepris de changer de sexe.
 


... de la part du voisinage ou dans les familles

Pendant le confinement, la cinquantaine de bénévoles en charge de la ligne téléphonique de SOS-homophobie a continué à recevoir les appels.

Dans leurs témoignages, recueillis par exemple sur le site «rue des confinés», tenu par les étudiants de l'école de journalisme de Lille (ESJ),  ils expliquent avoir noté une augmentation des violences dans le cercle proche des victimes.

Selon leur évaluation, un tiers des appels pourrait être concerné par ces agressions de la part de voisins, jusqu'alors vaguement croisés en fin de journée.

Une écoutante évoque le retour de préjugés disparus depuis plus de 20 ans : les homosexuels seraient plus à risque d'attrapper le virus du Covid-19, comme celui du Sida.

A Nîmes, au début du confinement, l'association AIDES, s'était déjà émue de la situation d'un couple d'homosexuels qui a reçu une lettre anonyme dans sa boîte aux lettres .

Nous n’avons rien contre les homosexuels mais nous savons que vous serez porteurs avant les autres comme le sida l’a été. Vous faites ce que vous voulez avec vos mœurs bizarres mais vous pouvez contaminer des jeunes enfants et des personnes fragiles. Donc, s’il vous plait, évitez de toucher les portes. 

Le couple visé a porté plainte.

L'autre changement lié au confinement, selon les bénévoles de SOS-homophobie, c'est le confinement lui-même : l'impossibilité de se déplacer librement a rendu plus tendue la situation des personnes en conflit avec leurs familles, notamment pour les jeunes majeurs homosexuels.


 
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