Attribué tous les trois ans, ce prix récompense des scientifiques éminents pour l'ensemble de leurs travaux en physique mathématique et de jeunes scientifiques ayant déjà apporté des contributions exceptionnelles dans cette discipline.
Les deux jeunes lauréates de cette année, Nalini Anantharaman, du laboratoire de mathématiques d'Orsay (CNRS/Université Paris-Sud), et Sylvia Serfaty, du laboratoire Jacques-Louis Lions (CNRS/UPMC) à Paris, sont issues de la même promotion à l'École normale supérieure (1994) et travaillent sur des problèmes mathématiques liés à la physique.
Née en 1976, Nalini Anantharaman est vice-présidente de la Société Mathématique de France. "Les domaines de la physique qui l'intéressent sont la mécanique quantique et la propagation des ondes", a précisé à l'AFP Patrick Gérard, directeur du laboratoire de mathématiques d'Orsay. Ses travaux font des liens "entre deux théories mathématiques", a-t-il expliqué, d'une part "la théorie des équations aux dérivées partielles" et d'autre part "la théorie des systèmes dynamiques", théorie plus ancienne mise à l'honneur par Henri Poincaré. "Grâce aux méthodes nouvelles qu'elle a développées, elle est arrivée à répondre à des questions que se posaient les physiciens théoriciens, en particulier ceux qui font de la mécanique quantique", a-t-il ajouté, "C'est l'une des rares à avoir obtenu des résultats dans le problème du chaos quantique"
Les travaux de Sylvia Serfaty, née en 1975, portent sur "des problèmes d'équations aux dérivées partielles et d'analyse non linéaire provenant le plus souvent de la physique". "J'ai travaillé principalement sur le modèle bien établi de la physique de la supraconductivité, proposé par Ginzburg et Landau dans les années 50", a expliqué la mathématicienne à l'AFP, dans un entretien téléphonique depuis Aalborg (Danemark) où étaient remis les prix. Les matériaux supraconducteurs ont des applications comme l'imagerie IRM, les accélérateurs de particules, ou encore les trains à lévitation magnétique.
Sylvia Serfaty a étudié le modèle proposé par Vitaly Lazarevich Ginzburg and Lev Landau "du point de vue du mathématicien", "pour démontrer mathématiquement qu'on retrouve les phénomènes de la physique à partir de cette équation".
Sylvia Serfaty a étudié le modèle proposé par Vitaly Lazarevich Ginzburg and Lev Landau "du point de vue du mathématicien", "pour démontrer mathématiquement qu'on retrouve les phénomènes de la physique à partir de cette équation".
Créé en 1997, le prix Henri Poincaré est ainsi nommé en l'honneur du mathématicien et physicien français, dont on célèbre cette année le centenaire de la disparition. Son attribution à deux jeunes mathématiciennes françaises, déjà lauréates de nombreux prix et récompenses, "montre la vitalité de l'école mathématique française dans le domaine des équations de la physique", a estimé Patrick Gérard.
Dans un communiqué, le Maire de Paris Bertrand Delanoë souligne que "cette distinction internationale prestigieuse récompense l’excellence de la recherche et des universités parisiennes", ajoutant "au nom des Parisiens comme en mon nom personnel, j’adresse toutes mes félicitations à ces deux mathématiciennes".
Dans un communiqué, le Maire de Paris Bertrand Delanoë souligne que "cette distinction internationale prestigieuse récompense l’excellence de la recherche et des universités parisiennes", ajoutant "au nom des Parisiens comme en mon nom personnel, j’adresse toutes mes félicitations à ces deux mathématiciennes".