Un chauffard de 23 ans a été condamné mardi à trois ans d'emprisonnement ferme, pour avoir tué un motard en juin 2010 à Courbevoie en s'engageant à contresens dans un tunnel pour échapper à un contrôle policier.
Poursuivi pour "homicide involontaire avec au moins deux circonstances aggravantes" et "refus d'obtempérer à une sommation de s'arrêter", il a également écopé devant le tribunal correctionnel de Nanterre d'une annulation de son permis de conduire pour une période de cinq ans avec obligation de le repasser au terme de ce délai.
A l'issue du prononcé du jugement, les proches de la victime ont fondu en larme et ont tenté de s'en prendre au condamné, obligeant les forces de l'ordre à intervenir.
"La décision est trop clémente, avec des remises de peines il va faire trop peu. Ce n'est pas proportionnel à ce qu'il a fait, c'est inadmissible. La justice a un rôle à jouer mais là c'est trop peu par rapport à ce qu'il a fait", s'est indigné Christian Raviart, père de la victime.
"Le code pénal prévoit sept années en cas d'homicide involontaire pour les chauffards. C'est pire qu'un chauffard qu'on a eu, c'est quelqu'un qui a mal conduit consciemment, qui a fait demi-tour dans un sens unique sous un tunnel, qui n'a pas obtempéré aux injonctions, on a donc un cumul d'infractions qui viennent alourdir l'homicide involontaire. La famille qui est dans une douleur extrême ne comprend pas la clémence de la justice", a dit l'avocate de la famille, Me Martine Malinbaum.
Le ministère public avait requis une peine de quatre ans de prison et une annulation du permis pour une période de 10 ans.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 2010, peu après minuit, le chauffard avait été contrôlé à 150 km/h au lieu des 70 km/h autorisés. Il avait d'abord suivi les policiers avant de faire brusquement demi-tour pour s'élancer à contresens dans un tunnel de l'A14 où il a percuté de plein fouet le jeune motard de 25 ans.
Il avait ensuite pris la fuite avant de se livrer au commissariat de Bezons (Val-d'Oise), trois heures environ après la collision mortelle.
Le tribunal statuera le 6 décembre sur les intérêts civils.