La justice a reconnu la "faute inexcusable" commise par La Monnaie de Paris en exposant à l'amiante sur son site parisien un salarié mort en 2008 d'un mésothéliome, cancer lié à l'amiante.
"C'est la première reconnaissance pour faute inexcusable sur l'établissement parisien de la Monnaie de Paris", a indiqué Me Béatrice Ledermann, évoquant le jugement rendu le 4 octobre par le Tribunal des affaires de Sécurité sociale (TASS) de Paris.
"La Monnaie de Paris a commis une faute inexcusable à l'origine de la maladie professionnelle" de ce salarié qui a travaillé sur le site de 1959 à 1993, précise le jugement, consulté par l'AFP.
Ce salarié a été victime d'une "exposition environnementale", due à la présence d'amiante dans les locaux, et à une "exposition directe", due à la présence d'amiante dans l'outil de travail lui-même, comme les plaques sur lesquelles étaient déposées les médailles, détaille le jugement.
"La Monnaie de Paris qui savait ou aurait dû savoir les risques encourus" par ce salarié "n'a pris aucune mesure de protection avant 1980 et jusqu'en 1993, date de son départ, elle n'a pris que deux mesures insuffisantes", précise le tribunal.
Sous réserve d'un éventuel appel, l'établissement est condamné à verser à la famille des indemnités pour plus de 150.000 euros au titre des préjudices personnels.
"Il s'agit d'une procédure légale qui ouvre droit à indemnisation", relativise un porte-parole de l'entreprise publique, qui n'envisage pas de faire appel.
La Monnaie de Paris, qui emploie 300 personnes sur son site parisien, "déplore tout cas de maladie professionnelle" et souligne que "l'exposition possible" de ce salarié à l'amiante "remonte à plus de quarante ans".
Enfin, les sites de la Monnaie de Paris, à Pessac (Gironde) et à Paris, "ne sont pas des établissements amiantés et n'ont jamais été classés comme tels", a assuré ce porte-parole.