Stéphane Gatignon, maire EELV de Sevran (Seine-Saint-Denis), réclame à l'Etat une aide exceptionnelle de cinq millions d'euros pour sa commune sous peine de «mettre la clé sous la porte».
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>> Stéphane Gatignon sera l'invité du 12/13, ce midi sur France 3 Paris Île-de-France.
«Les banques ne nous prêteront pas d'argent».
Les banques refusent de faire de crédit à sa commune, il demande donc une aide de cinq millions d'Euros à l'Etat pour la ville de Sevran en Seine Saint-Denis. Le maire EELV Stéphane Gatignon n'y va pas par quatre chemins : sans cette aide, il menace de «mettre la clé sous la porte».
«A Sevran, il manque, structurellement, 5 millions d'euros pour boucler le budget 2013», écrit M. Gatignon dans une lettre aux parlementaires. Sans cette somme, «la ville mettra la clé sous la porte», ajoute-t-il, en demandant que la dotation de solidarité urbaine (DSU), bientôt votée au sein du budget à l'Assemblée nationale, soit revalorisée.
En 2012, la DSU, qui doit pallier les difficultés financières des communes les plus en difficulté financière, a atteint 8,2 millions d'euros pour Sevran. Cette ville populaire de 51.000 habitants n'a que très peu de rentrées fiscales, faute d'entreprises sur son territoire (départs de Kodak et Westinghouse, mentionnés par le maire de Sevran dans sa lettre), et «les banques ne nous prêteront pas d'argent, ce qui veut dire qu'on risque d'être mis sous tutelle de l'Etat» mi ou fin novembre.
«Depuis 2001, je suis maire de Sevran. Avec l’équipe municipale, nous gérons au plus juste et, comme j’ai l’habitude de le dire de manière un peu familière, « serrer plus notre budget, ce serait attaquer l’os ». Avec 30 millions de moins de budget de fonctionnement par rapport à la moyenne de sa strate, l’élaboration budgétaire de notre commune est un exercice d’équilibriste.»
Ainsi, le budget de fonctionnement de Sevran serait en moyenne 35% moins élevé qu'une commune équivalente.
«Aujourd'hui, on subit de plein fouet la crise du crédit, comme beaucoup de collectivités locales», a pointé M. Gatignon. La banque Dexia a déjà coupé une ligne de trésorerie
de 7 millions d'euros. De plus, la commune «a avancé 4,7 millions d'euros de frais» de rénovation, que lui doit l'Agence nationale de rénovation urbaine (Anru). «Pas plus que je n'ai été élu pour faire l'aumône, je ne l'ai été pour prêter de l'argent» à l'Etat, s'indigne Stéphane Gatignon dans son courrier.
En conséquence, «cet été, la Caisse des dépôts nous a dit qu'elle ne nous prêterait plus d'argent car elle a estimé qu'on aurait du mal à rembourser», explique M.Gatignon.
Des projets déjà engagés de travaux et de rénovation urbaine pour un total de 8 millions d'euros ne seront peut-être jamais financés par la Caisse des dépôts, redoute-t-il.
«Cinq millions permettront d'équilibrer structurellement les comptes pour les 4 ou 5 années à venir et d'obtenir les emprunts qui permettront de tenir jusqu'à ce que l'Anru nous rembourse», assure M. Gatignon.
>> Si vous souhaitez lire la lettre du maire EELV Stéphane Gatignon adressée aux parlementaires, cliquez ici.