Après le soutien de l'Etat à la banque PSA, moyennant contreparties, la bataille pour l'emploi se poursuivait jeudi entre la direction du groupe automobile, les syndicats et le gouvernement, avec un CCE extraordinaire puis une réunion à Bercy.
Plusieurs dizaines de manifestants se sont brièvement rendus jeudi matin devant le siège où le CCE s'est ouvert à 8h. La façade, grilles de fer baissées, était ornée de banderoles où l'on pouvait lire: «Non à la fermeture d'Aulnay» et «Répartition de la production entre toutes les usines».
>> Voir notre reportage sur place : La direction avait mis un point à l'ordre du jour, qui irritait particulièrement certains syndicats, sur "l'engagement à titre provisoire de mesures de mobilité interne telles que prévues dans le cadre du Plan de Sauvegarde de l'Emploi" à Rennes (1.400 emplois supprimés) et Aulnay-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis, 3.000 emplois) devant fermer d'ici à 2014.
«Si au CCE, une majorité devait se dégager pour accéder à la demande de la direction, ce serait un véritable coup de poignard dans le dos des salariés», avait prévenu
la CGT Aulnay selon laquelle ces mobilités visent "à vider l'usine", «le plus vite possible, le moins cher possible».
La direction de PSA fait valoir que des salariés d'Aulnay et Rennes ont déjà manifesté le désir de changer de site.
Or le PSE est suspendu dans l'attente, fin novembre, des conclusions du rapport Secafi, mandaté par le CCE pour évaluer l'état de santé du constructeur, qui justifieraient ou non l'ampleur de sa restructuration. Peu après le début du CCE et à la demande quasi unanime des syndicats, la direction a accepté l'ouverture de négociations sur le volet social du plan, qui prévoit 8.000 suppressions de postes, selon les syndicats. Ces derniers insistent sur l'accompagnement de chaque salarié et la nécessité d'un plan pour les seniors.
«C'est un tournant, un pas dans le dialogue», a déclaré à l'AFP Tanja Sussest du SIA, saluant «une première victoire».
«Aulnay doit fermer»
De son côté, Philippe Varin, président du directoire de PSA, était ce matin l'invité de Jean-Pierre Elkabbach matinale d'Europe 1. Il est revenu sur l'aide de l'Etat et les conséquences sur le plan social. Interrogé jeudi matin, Philippe Varin, président du directoire de PSA, a réaffirmé que l'usine d'Aulnay fermerait ses portes comme prévu, malgré les demandes du gouvernement. "Notre plan de redressement n'est pas remis en cause. (...) Aulnay doit fermer, 8.000 postes sont concernés".
>> Voir l'interview de Philippe Varin sur Europe 1