Le bétonnage des terres agricoles s'intensifie malgré les conséquences environnementales. 1500 hectares disparaissent chaque années au profit de la ville. Une situation préoccupante pour les agriculteurs mais aussi pour tous les habitants de la région.
Des terres agricoles qui disparaissent au profit des villes ou des zones périurbaines en plein développement. L' Ile-de-France est touchée par ce phénomène qui n'est pas sans conséquence pour notre environnement.Mi-octobre une mini-tornade s'abattait sur les grandes surfaces de Plan-de-Campagne, près de Marseille. Un événement climatique exceptionnel qui illustre, selon les écologistes, les conséquences dramatiques du bétonnage des terres agricoles.
L'artificialisation des terres "peut vraisemblablement engendrer ou amplifier des phénomènes climatiques comme semble le confirmer le trajet de la tornade, et comme le confirment les anciens qui rappellent que Plan-de-Campagne était une zone inondable", a déclaré mardi dernier le député écologiste François-Michel Lambert à l'Assemblée nationale.
Pourquoi? Le béton favorise le ruissellement de l'eau à la surface au détriment de son infiltration. Pourtant, l'artificialisation des terres continue, s'amplifie même.
La France perdrait l'équivalent d'un département de terres agricoles tous les sept ans, selon José Bové. Les Jeunes Agriculteurs (JA) ont même déclenché le compte à rebours, puisque, selon eux, ce sont 26 m2 de terres qui disparaissent chaque seconde. Dans notre région, c'est l'équivalent de 3 terrains de foot qui est bétonné chaque année. De grands projets urbains comme le futur complexe Europa City dans le Val d'Oise vont recouvrir des milliers d'hectares de terres agricoles, en plus des petites constructions qui poussent déjà chaque mois dans les campagnes. Ce futur complexe Europa City inquiète associations et agriculteurs.
Pour les agriculteurs, cette situation est très préoccupante. "Le foncier est un bien de plus en plus rare et cher" et l'accès aux terres est "la première difficulté à laquelle le candidat à l'installation est confronté", affirme le syndicat des Jeunes Agriculteurs. De plus, "cela menace le maraîchage de proximité", ajoute José Bové. Une situation paradoxale alors que les consommateurs sont de plus en plus friands des paniers livrés par l'agriculteur du coin.
Face à autant d'effets pervers, le gouvernement en a pris "l'engagement": "l'artificilaisation des terres doit être arrêtée", a rappelé le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll à M. Lambert qui l'interpelait sur le sujet dans l'hémicycle. Pour autant, le ministre n'a pas le pouvoir de geler les grands projets d'infrastructures. Le ministère de l'Agriculture va donc s'attaquer à des constructions modestes à défaut de limiter de grands projets urbains.
"On a laissé s'étendre des parkings de manière horizontale calculés quelquefois pour des heures de pointe" alors qu'ils auraient très bien pu se faire en hauteur ou en sous-sol, explique Stéphane Le Foll.
On peut aussi favoriser la construction de logements collectifs et non plus de zones pavillonnaires étendues, a déclaré le ministère.
A cet effet, il étudie de nouvelles règles d'urbanisme, qui pourraient s'ajouter en 2013 au volet foncier du futur projet de loi d'avenir de l'agriculture ou au projet de loi sur le logement, préparé par Cécile Duflot. Les Jeunes Agriculteurs espèrent d'ailleurs rencontrer la ministre du Logement
la semaine prochaine pour défendre leurs arguments, à l'occasion de semaine nationale de la préservation du foncier agricole qu'ils organisent.
En Seine-et-Marne ,les céréaliers franciliens tirent la sonnette d'alarme. La grogne vient surtout du fait que ceraines parcelles sont purement et simplement abandonnées. Ce que les agriculteurs qualifient de gaspillage... Raison pour laquelle récemment ils multiplient les opérations coups de point, regardez le reportage de Farid Benbekaï et Daniel Petitcuenot.
Voir également le reportage de Mathieu Caillaud sur le futur centre commercial Europa City qui menace des terres agricoles du Val d'Oise.