Que vont devenir le site d'Aulnay-sous-Bois et ses 3000 salariés? C'est à cette question que vont s'attaquer le constructeur automobile, les organisations syndicales et l'Etat réunis aujourd'hui à la Préfecture de Bobigny.
La fermeture de l'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois est prévue en 2014. L'avenir des 3000 salariés de l'usine et la réindustrialisation du site, l'un des plus gros employeurs de la Seine-Saint-Denis, sont en cours de négociations. Une réunion menée sous la houlette du préfet de région Daniel Canepa a débuté ce matin à 9H00 à la Préfecture de Bobigny pour évoquer les pistes de reclassement alors que des salariés manifestent.
"Nous voulons discuter des revendications des salariés: au-delà de dire "personne à Pôle Emploi", nous voulons un CDI pour chaque salarié, que ce soit garanti noir sur blanc avec la signature de l'Etat", a déclaré Jean-Pierre Mercier, délégué CGT. "Nous voulons que l'usine d'Aulnay continue à produire la C3 jusqu'en 2016, le temps qu'une solution ait été trouvée pour chacun" des quelque 3.000 CDI de l'usine, a-t-il ajouté.
La CFDT entend, elle, insister sur la formation des salariés qui seraient employés dans le cadre de la revitalisation d'Aulnay, où PSA entend arrêter la production en 2014. "On va également discuter des acquis sociaux, et exiger une clause de retour et des garanties de la part des entreprises qui s'installeront: si dans quelques années, elles plient bagage, nous voulons que PSA s'engage à reprendre les salariés", explique Larbi Erraai, délégué CFDT.
Pour Aulnay, PSA avait indiqué que 1.500 salariés pourraient être mutés à l'usine de Poissy (Yvelines) et qu'il projetait de créer 1.500 postes via l'implantation d'entreprises sur le site de 170 hectares, dont seulement 70 ha sont occupés.
Outre la société ID Logistics et les 600 emplois qu'elle pourrait générer à Aulnay, la direction a indiqué qu'une entreprise spécialisée dans le démontage de wagons, la Société de maintenance du Grand Paris, était intéressée par le site. Il s'agirait de maintenance et de mécanique industrielles. 350 à 400 emplois pourraient être pourvus selon certaines sources. Ce dossier lié au développement du Grand Paris reste pour l'instant très sensible. D'autres pistes de reclassement sont également évoquées.
Environ 400 salariés d'Aulnay manifestent depuis ce matin dans les rues de la Préfecture.
Voir le reportage d'Alexandra Marie et Pierre Lassus