L'ancien maire de Paris comparaît en appel avec son épouse et sa première adjointe dans l'affaire des faux électeurs du Ve arrondissement, dont il est toujours le premier élu.
Jean Tibéri actuel maire du Ve arrondissement à Paris et sa femme Xavière comparaissent pour une affaire de faux électeurs, 15 ans après les scrutins litigieux. En septembre 2011, le procès avait été reporté pour une QPC, procédure qui permet à tout justiciable de contester des dispositions légales. Cette fois encore la défense va plaider une QPC , une question prioritaire de constitutionnalité, pour faire reporter l'audience.
Le reportage de William Van Qui
Les époux Tiberi ont toujours réfuté avoir participé à une quelconque fraude électorale lors des municipales de 1995 et des législatives de 1997. En 2009, le tribunal correctionnel de Paris en avait jugé autrement, condamnant l'ancien maire de Paris (1995-2001) à dix mois de prison avec sursis, 10.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité, et son épouse à neuf mois avec sursis et 5.000 euros d'amende. Une peine dont l'exécution a été suspendue par leur appel.
La justice reproche aux prévenus d'avoir participé à un système dans lequel des personnes ne résidant pas dans l'arrondissement étaient "incitées" à se faire inscrire sur les listes électorales, en échange d'une place en crèche, d'un logement ou d'un emploi à la mairie de Paris.
Face aux témoignages à charge d'anciens collaborateurs, les époux Tiberi ont récusé tout "système". Ils ont assuré que le nombre d'inscriptions litigieuses était insuffisant pour altérer le résultat de scrutins que le maire a remporté confortablement.
La première adjointe du maire, Anne-Marie Affret, a pour sa part longtemps contesté son implication. Elle avait fini par craquer au procès de 2009 et avait reconnu sa part de responsabilité, sans cependant mettre en cause nommément les Tiberi.
Les parties civiles sont impatientes de voir ce dossier enfin jugé. Pour l'un de leurs avocats, Me Antoine Comte, il importe, même aussi longtemps après les faits, de "faire reconnaître qu'il y a eu des manipulations de votes" et "le responsable doit se voir interdire de se présenter aux élections". Le procès se déroule jusqu'au 21 novembre