Des tétards fluorescents surveilleront dès l'an prochain les rejets liquides du Centre hospitalier sud francilien (CHSF).C'est ce qu'annonce la société de biotechnologie Watchfrog, jeune société francilienne de biotechnologies qui développe cette technique.
Watchfrog a remporté un appel à projet pour développer des stations de surveillance des effluents hospitaliers, en commençant par une station destinée à surveiller et analyser ceux de l'hôpital CHSF (situé à la limite de Corbeil-Essonnes et Evry). Cette station mobile, unique en France et financée par le ministère du redressement productif, utilisera les tétards de Watchfrog qui émettent de la lumière en présence de polluants.
WatchFrog développe des solutions innovantes pour l’évaluation du risque environnemental et la détection in vivo de l'activité d’une grande variété de substances chimiques, pharmaceutiques ou cosmétiques. La nouvelle génération de tests proposés par WatchFrog correspond à des petites larves d’amphibiens qui « s’allument » (émission de fluorescence) lorsqu’une fonction biologique est activée. Mesurant quelques millimètres, ces petits organismes modèles sont compatibles avec des outils semi-robotisés de lecture
"Nous prélèverons en continu un échantillon d'effluents de l'hôpital pour quantifier le risque que représentent les résidus médicamenteux pour l'environnement et la santé des écosystèmes", précise Gregory Lemkine, PDG de Watchfrog.
Les établissement hospitaliers français génèrent environ 10% des résideux médicamentaux retrouvés dans les eaux de surface. Issus de nombreux traitements, ces résidus ne sont pas totalement éliminés dans les stations d'épuration et se retrouvent en partie en milieu naturel. Les principes actifs de nombreux médicaments peuvent ainsi agir à de faibles doses sur la reproduction, le développement du cerveau ou le métabolisme.
Le projet démarrera au début de 2013 par l'analyse des effluents dans les bassins de décantation de l'hôpital CHSF, tandis que la station mobile commencera à fonctionner en 2014.
Watchfrog espère également, avec le concours de plusieurs autres PME (Toxem, Alyxan, Profilomic) mettre au point fin 2015 une plate-forme technologique qui pourrait être commercialisée auprès d'autres établissements de soins.
La France compte quelque 2.700 structures hospitalières.