La Cour des comptes épingle la RATP pour l'achat des rames à 2 étages du RER A. Pressée de tenir la promesse de Nicolas Sarkozy de livrer des nouveaux trains, la régie n'aurait pas fait jouer la concurrence. Un surcoût de 190 millions d'euros.
Dans un rapport remis aux dirigeants et au ministre de tutelle, la Cour des comptes, dénonce la gestion du marché du RER A par la RATP. Elle estime que la commande de nouvelles rames passée en avril 2009 au groupe Alstom-Bombardier n'a pas permis de faire jouer "ouvertement la concurrence".
Une information dévoilée par le quotidien Le Monde mercredi. "Pour respecter la promesse présidentielle de livrer en un temps record 65 trains, le PDG de la RATP, Pierre Mongin, a choisi de commander un matériel aussi proche que possible des trains déjà en service sur la ligne, construits par le groupement Alstom-Bombardier, explique la Cour". Ce qui a permis à l'industriel de faire des propositions rapidement et l'a "favorisé" au détriment de concurrents potentiels.
La direction de la RATP aurait dissimulé la vérité des prix à son conseil d'administration en diffusant des coûts prévisionnels très inférieurs à l'estimation réelle" "en toute connaissance de cause".
Elle aurait ensuite tenté d'obtenir une participation paritaire auprès du Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF), autorité organisatrice des transports, présidée par Jean-Paul Huchon (PS) qui a refusé. Au final, le STIF ne supporte que 37% du coût réel total.
La RATP dément par communiqué toute irrégularité.
Les nouvelles rames à deux étages du RER A avaient été inaugurées en décembre 2011 par l'ancien président Nicolas Sarkozy. Elles remplacent peu à peu des rames à un seul étage sur une des lignes les plus encombrées du monde en terme de trafic.