Le président PS de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a évoqué un surcoût de 10 milliards d'euros pour le projet de supermétro automatique Grand Paris Express, lors de son audition mardi à l'Assemblée Nationale.
"Bien sûr qu'on sait que cette opération sera fatalement plus coûteuse, on le sait depuis le début", a déclaré M. Huchon devant la Commission du dévelippement durable de l'Assemblée Nationale, parlant d'un chiffre "qui risque d'être de l'ordre de 30 milliards au lieu de 20 milliards".
La ministre de l'Egalité des territoires en charge du Grand Paris, Cécile Duflot, a mandaté Pascal Auzannet, ancien de la RATP, pour rédiger un rapport qui doit faire le point sur le coût estimé de ce projet majeur d'infrastructures de transports. Ce rapport, qui doit être remis de manière imminente, doit permettre au gouvernement de décider de l'étalement des travaux.
"Une grande partie des choses que M. Auzannet va rajouter pour arriver à ces 30 milliards, ce sont les interconnexions, les nouvelles gares", a ajouté M. Huchon devant les députés. Egalement président du Stif, l'autorité organisatrice de transports en Ile-de-France qui a en charge la maîtrise d'ouvrage d'une partie du projet, Jean-Paul Huchon a mis en cause la Société du Grand Paris (SGP), la structure ad hoc créée par le gouvernement Fillon. "Il semble qu'il y ait eu une erreur dans les calculs de la SGP, c'est qu'ils n'ont compté que leur participation et pas le montant total des travaux", a déclaré M. Huchon. "C'est sûr que sur la ligne orange (celle que doit faire le Stif) il y a 2 milliards qui sont avancés par la SGP mais le coût de l'opération est plus près de 5 mds que de 2. Donc si on ne compte que les participations et pas le coût réel, on risque d'oublier quelque chose".
Le Grand Paris Express, ce sont près de 200 km de nouvelles lignes de métro et 72 gares à l'horizon 2025, essentiellement en rocade autour de Paris, destiné à désengorger un réseau vieillissant, saturé et passant systématiquement par le centre de la capitale.