Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Jean-Paul Delevoye, suggère d'édifier "des villages de bungalows pour les mal-logés" pour parer à l'urgence
Alors que la Conférence contre la pauvreté et l'exclusion s'ouvre lundi après-midi au CESE, le président de cette assemblée souligne que "les Français ne peuvent plus ignorer la gravité de la situation" et met en garde contre d'éventuelles éruption de "violence" et "des mobilisations citoyennes", faute d'action publique. Dans un entretien au Parisien Jean-Paul Delevoy suggère d'édifier "des villages de bungalows pour les mal-logés". Si les réquisitions de logement vacants doivent pour lui rester "l'arme ultime", "on peut imaginer des habitations en dehors des normes actuelles de construction, incompatibles avec l'urgence de la situation: pourquoi pas des villages de bungalows pour les mal logés, qui seraient déjà mieux que la rue", suggère-t-il. "Accélération de la crise", "fracture" de la société française, "bombe à retardement" de l'échec scolaire: Jean-Paul Delevoye dresse le portrait d'un pays affaibli et dit attendre de la conférence contre la pauvreté qu'elle "réponde à des problèmes sociaux extrêmement graves", soulignant que cela devrait en outre se faire "avec de moins en moins de crédits publics". "Cela passe forcément par l'économie solidaire", estime-t-il.
Le logement est un des thèmes de la conférence sur la lutte contre l'exclusion qui débute lundi et doit s'achever mardi, par un discours du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui tracera les grandes lignes d'un plan visant à endiguer la pauvreté, dont les associations attendent beaucoup.