Les Verts et le Parti de gauche ont décliné lundi la proposition du PS d'organiser à Paris, en amont des municipales de 2014, une primaire commune aux forces de gauche et ouverte à tous les sympathisants.
Le président du groupe PCF-PG (communistes et Parti de gauche) au Conseil de Paris Ian Brossat n'a, de son côté, pas fermé la porte à la proposition du PS, tandis que le Parti radical de gauche (PRG) et le Mouvement républicain et citoyen (MRC) ont approuvé l'initiative.
"Il n'y aura pas de primaire de toute la gauche, personne n'en veut chez nous", a déclaré à la presse en marge du Conseil de Paris le conseiller de Paris Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Yves Contassot. "Nous aurons nos vingt têtes de liste comme en 2001 et 2008", a-t-il ajouté.
"La vraie primaire, c'est le premier tour", a-t-il justifié. Pour M. Contassot, la proposition du PS traduit une certaine "fébrilité" et une difficulté à laisser place à une "expression critique".
Elle est aussi une "erreur stratégique", car "si les écologistes ne sont pas là au premier tour, les voix des électeurs risquent d'être captées par des listes écologistes qui appellent à voter à droite au second tour, comme on l'a vu par le passé", a-t-il dit. "On ne va pas laisser le champ libre à des pseudo-écolos", a-t-il insisté.
La fuite des voix écologistes à droite pourrait être encouragée par la candidature de la sénatrice de Paris UDI et ancienne ministre de l'Ecologie Chantal Jouanno. "Si Jouanno se présente face à Anne Hidalgo (la candidate socialiste déclarée), c'est elle qui passera pour l'écologiste, et gagnera à la droite des voix qui n'ont rien à y faire", a-t-il estimé.
Les Verts désigneront leur tête de liste "au mieux en juin sinon à l'automne", a affirmé le conseiller de Paris.
Pour le Parti de gauche, il est aussi "hors de question" de participer à une telle primaire. "Sur le débat parisien il va y avoir deux lignes à gauche, celle qui résiste à l'austérité et celle qui l'accompagne", a déclaré à la presse Danielle Simonnet.
Le communiste Ian Brossat n'a pas fait montre d'un grand enthousiasme face à l'offre du PS, sans clairement la rejeter. "Cette question n'est pas à l'ordre du jour du Front de gauche", a-t-il dit. Le Front de gauche décidera en juin s'il présente des listes autonomes au premier tour des municipales, ou s'il sera présent sur des listes d'union comme en 2001 et 2008.
Le premier secrétaire de la fédération PS de Paris Rémi Féraud a proposé ce week-end aux partenaires de la majorité municipale l'organisation d'une primaire ouverte, qui devrait selon lui se tenir avant l'été 2013.
Le maire de Paris Bertrand Delanoë a redit lundi son soutien à cette idée. "Cela fait des années que je suggère des primaires, et Anne Hidalgo aussi (...) Je pense qu'une dynamique démocratique en amont, longtemps en avance, où il n'est pas question seulement de personnes mais aussi d'idées, c'est (...) bien pour l'élection municipale", a-t-il affirmé lors d'un déjeuner avec la presse.
Mme Hidalgo est pour l'instant la seule candidate à la mairie de Paris déclarée à gauche. Le député socialiste Jean-Marie Le Guen et la ministre du Logement Cécile Duflot (EELV) pourraient se mettre sur les rangs.