Le "pousseur" schizophrène du RER jugé pour avoir tué un homme

Un trentenaire diagnostiqué comme souffrant de schizophrénie est jugé à partir de ce mardi par la cour d'assises de Paris pour avoir tué un homme en avril 2010 en le poussant contre une rame de RER.

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Selon l'enquête, menée notamment à partir des enregistrements de vidéosurveillance de la RATP, Ahmed Konkobo avait donné un coup de pied dans le dos d'un voyageur qui attendait sur le quai de la ligne A du RER, à la station "Gare de Lyon" à Paris, le 2 avril 2010 peu avant 6h00 du matin.

Projetée contre la rame d'un RER qui entrait en gare, sa victime, Subramaniam Rasalingam, 53 ans, était décédée sur place.
Poursuivi pour homicide volontaire, Ahmed Konkobo, 31 ans, encourt 30 ans de réclusion criminelle.

Selon son avocat, Me Pierre Lumbroso, "il n'avait absolument pas l'intention de tuer".

Il va donc demander la requalification en "coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner", chef passible de 20 ans assorti d'un suivi socio-judiciaire, a-t-il indiqué à l'AFP.

La mère de l'accusé avait indiqué aux enquêteurs qu'il était suivi pour des problèmes psychiatriques depuis 2005. Selon le psychiatre qui suivait le jeune homme avant le drame, il souffrait de schizophrénie induisant parfois des délires. Mais il refusait depuis peu de suivre son traitement.

"Un mois avant les faits, il a arrêté de prendre son traitement. Sa mère a essayé d'alerter le psychiatre qui s'occupait de lui mais il n'a absolument rien fait", selon Me Lumbroso.

En garde à vue, le mis en cause avait d'abord justifié son geste par un mauvais regard que lui aurait lancé le voyageur. Il avait ensuite changé de version, disant qu'il ne pouvait expliquer son comportement mais admettant que la présence de personnes d'origine indienne ou pakistanaise l'obsédait.

Les expertises psychiatriques réalisées pendant l'instruction ont conclu à une "altération" de son discernement, mais pas à une "abolition" qui aurait entraîné son irresponsabilité pénale et l'impossibilité de le juger.

En février, un SDF qui avait poussé un voyageur sous une rame de métro en avril 2009 avait été acquitté par la cour d'assises des Hauts-de-Seine, car il avait été jugé irresponsable pénalement.

Les accidents de ce type sont assez rares mais frappants. Le 22 novembre, une jeune fille a été poussée sur les rails du RER à la gare de Yerres (Essonne) après une altercation avec une adolescente de 15 ans qu'elle connaissait. Elle a été amputée des deux jambes.

>> Le reportage de William Van Qui et Colette Zagaroli


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