Cinq accusés sont jugés par la cour d'Assises de Pontoise pour avoir frappé à mort Adrien Debray, âgé de 18 ans. Il avait été tué à Sannois dans le Val d'Oise le 13 janvier 2010.
Selon l'enquête, Adrien Debray était venu ce jour-là prêter main forte à un ami dans une affaire entre bandes rivales. Un groupe de jeunes hommes avait alors été constitué, qui s'était retrouvé nez à nez avec une autre bande, armée de couteaux. Les amis d'Adrien Debray avaient pris la fuite. Le jeune homme, handicapé par une broche et qui ne pouvait pas courir, s'était réfugié dans un garage de vente de voitures situé à proximité. Après avoir délogé le gérant du garage et un employé, ses agresseurs l'avaient alors violemment passé à tabac. Le jeune homme était décédé peu après à l'hôpital
d'Argenteuil, des suites de ses blessures.
La mort d'Adrien Debray, surnommé "Deb-Deb", avait suscité une vive émotion à Fosses (Val d'Oise), où il habitait et où environ 600 personnes
avaient défilé lors d'une marche silencieuse à sa mémoire. Sa soeur Joanna avait décrit à cette occasion "un garçon toujours souriant, toujours heureux". "Adrien a évolué dans nos établissements scolaires. Il était connu du centre de loisirs et apprécié. C'était un jeune comme les autres", avait déclaré
le maire (apparenté communiste) de Fosses, Pier
le procès
Prévu jusqu'au 14 janvier, le procès doit revenir sur les circonstances particulièrement violentes de la mort du jeune homme, sur lequel douze plaies ont été constatées lors de l'autopsie, dont cinq au thorax et au poumon et déterminer qui a porté les coups mortels.
"Il n'y a pas de fond de trafic de drogue, ni de dette financière dans cette affaire. Ce sont des jeunes avec des casiers sans aucune mesure avec la gravité des faits", souligne Me Frédéric Samama, l'avocat d'un des accusés. "Toute la question sera de savoir quel est celui ou quels sont ceux qui ont porté des coups mortels", ajoute-t-il.
Certains des accusés, âgés de 21 à 26 ans, concèdent avoir donné des coups de poing ou de pied, mais aucun ne reconnaît avoir donné de coups mortels.
La mort d'Adrien Debray avait fait de nouveau parler d'elle presque deux ans après les faits, en novembre 2011, quand le corps de Mariam Bokoum, une amie du jeune homme, avait été retrouvé sur sa tombe dans le cimetière de Fosses, en partie dévêtu et recouvert d'un manteau. Victime d'un déchaînement extrême de violence, cette jeune femme de 23 ans, originaire de Villepinte (Seine-Saint-Denis), était décédée des suites d'une strangulation et d'une hémorragie intracrânienne. Soupçonné du meurtre, son petit ami, le frère d'Adrien Debray, a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire dans cette affaire. Selon une source judiciaire, le jeune homme, qui avait rencontré Mariam Bokoum lors de l'enterrement de son frère et entretenait avec elle une relation sans problème apparent, était psychologiquement "fragile" depuis la mort de son frère.