L'usine PSA Peugeot Citroën d'Aulnay-sous-Bois, à l'arrêt pendant dix jours, a rouvert lundi matin 28 janvier, dans une ambiance tendue, mais sa chaîne de production a été immédiatement bloquée par les grévistes.
Dernière minute : Quatre grévistes, dont trois mandatés CGT, ont été mis à pied "en vue de licenciement" par la direction de l'usine PSA d'Aulnay-sous Bois (Seine-Saint-Denis) en raison de leur implication présumée dans l'agression d'un huissier sur le site, a annoncé la direction lundi soir 28 janvier.Il s'agit d'une "mise à pied conservatoire en vue de licenciement", a indiqué la direction de l'usine PSA Peugeot Citroën.
Chacun s'attendait à une matinée de reprise tendue à l'usine d'Aulnay, à l'arrêt depuis dix jours. La direction avait convoqué les services de deux sociétés de vigiles pour l'occasion. Et 200 cadres venus d'autres sites de production avaient été appelés en renfort.
L'usine a donc rouvert au petit matin, mais sa production a immédiatement été stoppée par les grévistes. Avec aussitôt, comme toujours en pareil cas, une querelle de chiffres autour du nombre de grévistes : 180 pour la direction, 400 pour la CGT. Sur un total de 2800 salariés ... qui n'étaient pas tous censés être à leur poste ce matin.
"Il y énormément d'absentéisme. Dans le seul atelier du montage, il y a entre 110 et 130 absents contre 50 un jour habituel, ce qui explique pourquoi on a du mal à tourner", a fait valoir une porte-parole de la direction.
"Il y a des salariés qui n'ont pas eu envie de venir. Ils ont choisi cette solution pour ne pas casser la grève", a pour sa part jugé Jean-Pierre Mercier, délégué
CGT, qui avait appelé à la grève le 16 janvier, dénonçant "les pressions de la direction" qui a renforcé la présence de vigiles à l'entrée de l'usine et appelé des centaines de cadres d'autres sites en renfort.
Au moment de la reprise du travail, les grévistes -en habits de ville- se sont rassemblés dans l'atelier montage derrière une banderole clamant "Non à la fermeture de PSA Aulnay!". Un cordon de sécurité les séparait d'une vingtaine de cadres extérieurs déployés en "observateurs" par la direction. Ils ont ensuite voté la grève comme un seul homme.