Deux ouvriers qui participent à la grève paralysant l'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) ont reçu vendredi leur lettre de licenciement à l'issue d'une procédure disciplinaire engagée par la direction, a indiqué la CGT.
Contactée par l'AFP, la direction de l'usine n'a pas souhaité commenter.
Ces deux pères de famille de 33 et 40 ans "sont seulement syndiqués. Ils ont été licenciés pour faute lourde", a indiqué Jean-Pierre Mercier, délégué du syndicat CGT qui a appelé à la grève bloquant la production de l'usine depuis le 16 janvier rejoint par SUD et la CFDT.
Le site employant 2.800 CDI doit fermer en 2014 dans le cadre d'un vaste plan de restructuration.
Cette grève dure, émaillée d'incidents dénoncés par la direction et d'autres syndicats, ne s'est pas arrêtée malgré l'avis favorable émis mardi par une majorité de syndicats du groupe automobile sur un projet d'accord autour des mesures d'accompagnement des ouvrier dans le cadre du plan social.
"On va contester devant les prud'hommes", a indiqué M. Mercier, soulignant qu'il s'agissait "de participants actifs à la grève. Ils sont toujours grévistes, ils
n'ont plus le droit de rentrer dans l'usine mais ils participeront à nos actions à l'extérieur". "La direction est montée d'un cran dans la répression, elle monte la pression, mais ça n'a pas du tout l'effet escompté, car cela n'a que renforcé la détermination pour continuer la grève lundi", a-t-il poursuivi.
Au total, la direction a engagé des procédures disciplinaires contre sept grévistes, dont certains ont un mandat de la CGT. Six d'entre eux avaient été convoqués à un entretien préalable à licenciement, et un à sanction.
Une enquête a par ailleurs été ouverte après que des huissiers eurent porté plainte pour "violences" commises par des grévistes sur leur personne, le 18 janvier dans l'usine. Dans ce cadre, au moins quatre personnes ont été entendues par la Sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis.