Rachida Dati a retiré mardi 23 avril sa candidature à la primaire UMP pour la mairie de Paris. Un abandon qui ne surprend personne mais qui est un coup dur pour le processus mis en place.
"Rachida, as tu vraiment envie de jouer les faire-valoir ? ". Telle est la question qu'a posé une élue parisienne à Rachida Dati quelques jours avant sa déclaration de candidature, en obtenant comme réponse qu'un léger sourire.
Tout sauf une surprise
L'officialisation de cette candidature n'avait pas dissipé les doutes au sein de l'UMP. Ni les termes employés, ni son absence sur la photo de famille lors du dépôt des parrainages, il y a une semaine.
"On se doutait bien qu'elle se retirait en cours de route, mais on ne penserait pas que cela serait si tôt", explique un élu parisien. "Elle a déposé ses parrainages pour donner du poids à son débat face à Anne Hidalgo. HIstoire de montrer qu'elle était toujours au centre du jeu. Celui-çi s'étant déroulé, elle n'a plus d'intérêt à rester", commente une autre collègue UMP du Conseil de Paris.
Même Christophe Girard, maire PS du IV ème arrondissement, croisé dans les couloirs du conseil de Paris y va de son petit profil psychologique. "J'étais sur qu'elle n'irait pas au bout. Elle est comme cela. C'est le problème des gens qui parlent fort, leurs actes sont toujours en deçà des attentes qu'ils suscitent. Elle n'a pas la patience", explique-t-il.
Tous les observateurs se demandaient en effet ce qu'allait faire Rachida Dati dans cette galère de la primaire ayant beaucoup plus à y perdre qu' à y gagner. "Elle a eu peur de finir troisième ou quatrième", juge un élu parisien.
Réaction des candidats à la primaire
Pourtant, Nathalie Kosciusko-Morizet pensait avoir convaincu Rachida Dati lors de leurs rencontres en tête à tête et perd une tête de gondole. L'absence de Rachida Dati enlève du bruit médiatique à cette primaire alors qu'à l'UMP on s'inquiète de la mobilisation des électeurs parisiens.
"Moi je regrette qu'elle ne soit plus candidate, car sa personnalité et sa présence dans la campagne étaient incontestablement un atout et un plus", juge Jean-François Legaret qui ajoute aussitôt que le processus de primaire ne doit pas être interrompu et rappelle "qu'il est désormais le seul maire d'arrondissement candidat".
Dans l'entourage de NKM, on exprime sobrement "une déception". Franck Margain est plus sévère et Chenva Tieu indulgent. Pierre-Yves Bournazel lui en profite pour se poser en contre-exemple et s'affiche en challenger n°1 de NKM.
Le retrait de #Dati est logique, ces fausses #primaires ne sont qu'un jeu de dupes. #UMP #NKM
— Jean-Marie Le Guen (@jm_leguen) 23 avril 2013
"C'est son problème à elle de décider si oui ou non elle y va. Je respecte son choix et j'ai de l'estime pour Rachida même si je suis en désaccord avec son analyse politique de la primaire. Je vais lui montrer en un mois et demi qu'elle s'est trompé", promet le conseiller du XVIII ème arrondissement.
Car ce qui a peut-être un peu plus surpris, quoique, à l'UMP, c'est le ton employé dans l'interview au Point. ""Que l’UMP désigne NKM et commençons la campagne municipale maintenant ! Elle est déjà choisie par les médias et le système, la réalité est celle-là", explique-t-elle dans l'interview.
De quoi donner des armes à la gauche. Premier artilleur Jean-Marie Le Guen.