Mardi 7 mai, Nathalie Kosciusko-Morizet entame une campagne de porte-à-porte pour promouvoir sa candidature à la primaire UMP qui désigne son candidat à la mairie de Paris. Une campagne qui peine à démarrer. Seulement 3000 électeurs se sont inscrits au vote électronique.
Nathalie Kosciusko-Morizet en mode Barack Obama. Ce mardi soir, elle entame dans le XVII ème une campagne de porte-à-porte sur le modèle de celle du parti socialiste pour la présidentielle de 2012.
Dans l'attente du sursaut
"Rien ne remplace le contact personnel. Surtout pour des municipales. C'est un lien très particulier, très personnel, presque charnel tissé entre le candidat, le maire et les habitants", explique-t-elle lundi soir à son QG de campagne,après une petite formation de ses équipes de bénévoles.
"Vous voulez dire stop à la gauche. Nous vous permettons de l'exprimer. Ca sert à cela la primaire. Les Parisiens qui en ont marre, il faut leur dire que la primaire existe", martèle-t-elle à ses troupes.
Car pour l'heure, la primaire UMP semble promise au flop. A trois semaines de la clôture des inscriptions pour voter, seulement 3003 personnes se sont inscrites. A ce chiffre, il faut ajouter 700 personnes qui ont validé leur profil mais qui ne l'ont pas encore finalisé par la paiement de 3 euros. Bien loin du seuil de 58.000 votants nécessaire pour rembourser le coût de l'opération. Bien loin aussi du seuil psychologique pour enclencher une dynamique politique.
"C'est les vacances, il n'y a personne à Paris. C'est normal qu'il y ait peu d'inscrits. Il y aura un sursaut sur la fin", tente de se rassurer Déborah Pawlik, porte-parole de la campagne de NKM.
"L'essentiel, ce n'est pas que cela commence fort, mais que cela finisse fort", promet un conseiller de la fédération UMP de Paris.
Dans l'indifférence
Pourtant, Nathalie Kosciusko-Morizet ne ménage pas sa peine dans les médias, Pierre-Yves Bournazel était invité de Laurent Ruquier samedi soir. Et à leur niveau chacun des candidats tente de mobiliser. Hier soir, les cinq candidats se sont retrouvés pour un diner débat devant des militants à l'initiative de Pierre Lellouche.
"Je le vois sur les marchés. Ca infuse. Les sympathisants sont au courant qu'il y a une primaire, mais ils ne franchissent pas encore le pas pour s'inscrire", explique un conseiller UMP de Paris qui reconnaît que le retrait de Rachida Dati a mis beaucoup de doute et de confusion dans l'esprit des gens.
La vraie-fausse candidature de Dati, la période des ponts, la complexité de la procédure du vote électronique et le désaveu politique dans le contexte Cahuzac : "tout cela fait beaucoup, ca va être compliqué" confesse une élue parisienne.
De là à arrêter le processus des primaires en cours de route ? Certaines voix le suggèrent selon un article du Monde. Un point de vue démenti par Philippe Goujon, président de l'UMP Paris chez nos confrères du Lab Europe1. "Ce sont les barons de l'UMP qui poussent à arrêter la primaire. Car, ils veulent garder la main sur Nathalie et lui rappeler que ce sont eux qui l'ont faite reine", explique une observatrice du microcosme parisien.
On voit mal le processus s'arrêter à deux semaines de son issue. Ce serait sans doute bénéfique financièrement mais désastreux du point de vue politique. "Mais en même temps, moins il y a de votants, plus il y a d'incertitude sur le résultat", juge cette observatrice.
Comment relancer la machine ?
Le buzz médiatique ? Un second débat après celui sur France 3 Ile de France est prévu sur LCI le 14 mai. Mais diffusé sur l'ensemble de la France, le public touché est peut-être trop large.
Multiplier les interventions publiques ? Au moment de présenter le processus, Philippe Goujon avait expliqué qu'il n'y aurait pas de grands meetings. C'est pourtant à une "grande réunion publique" au Bus Palladium que Pierre-Yves Bournazel convie ses soutiens le 15 mai.
Impliquer le parti? C'est le souhait de NKM qui trouve que Jean-François Copé n'en fait pas assez. Certes, un lien vers le site de la primaire parisienne se trouve bien sur la page d'accueil du site internet de l'UMP, mais il est tout en bas en droite, noyé parmi d'autres informations.
Simplifier le processus électronique ? Tout le monde souhaite rendre plus attrayant le site de la primaire, jugé un peu rudimentaire. Et Philippe Goujon évoque un bureau physique les jours d'avant la date limite d'inscription au vote, hypothèse déjà soulevée il y a deux mois au moment des discussions sur le dispositif et rejetée cette après-midi lors d'une réunion du conseil supérieur de la primaire.
Reste que le meilleur avocat de la primaire c'est la primaire elle-même. "Peu importe le nombre de votants, elle aura le mérite d'avoir existé.Et puis ce sera un argument contre la gauche. S'ils se moquent de nous, on pourra toujours leur dire que nous au moins on a organisé une primaire", juge Marie-Claire Carrère-Gée, élue UMP du XIV ème arrondissement.