Manifestation anti-sexiste aux Galeries Lafayettes pour dénoncer des mannequins en lingerie

Féministes et syndicats ont dénoncé jeudi la mise en scène annoncée, puis démentie par la direction, de mannequins en lingerie aux Galeries Lafayette, à l'occasion d'un rassemblement devant le magasin parisien, où ils se sont insurgés contre "une image de la femme bafouée".

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Dénoncer l'utilisation de mannequins en chair et en os pour vendre soutiens-gorge et petits culottes...
Selon Force ouvrière et la CGT, la direction avait annoncé en CE il y a une dizaine de jours que pour lancer son nouveau rayon lingerie, le magasin organiserait des défilés de mannequins et posterait aussi jeudi, aux entrées et près des escalators, des femmes en lingerie, avec tatouées sur le corps des signalétiques indiquant l'emplacement du rayon.

"On a inauguré l'espace avec des défilés, mais il n'est pas du tout question de femmes tatouées", a assuré jeudi la direction des Galeries. Jeudi après-midi en effet, aucun mannequin en lingerie n'était visible dans le grand magasin et le personnel semblait détenir des informations contradictoires sur la tenue éventuelle d'un nouveau défilé.

Mais selon Le Parisien, un défilé de mannequins a eu lieu mercredi dernier. Passant dans les rayons vêtues de strings orange, les jeunes femmes auraient essuyé des remarques machistes de la part de certains clients.

"Atteinte à la dignité des femmes"


Une trentaine de syndicalistes et de membres d'organisations féministes avaient par la suite appelé à un rassemblement ce jeudi à partir de 16h30 devant le grand magasin du boulevard Haussmann, pour protester contre ce projet.  "Nous voulons dénoncer la banalisation de la nudité des salariées, qui ne doivent pas être considérées comme des femmes objet", indiquait ainsi Fatima-Ezzahra Benomar, secrétaire générale de l'association féministe les efFRONTEé-e-s.

Pour marquer sa désapprobation, elle était déguisée elle-même en mannequin avec des étiquettes sur le corps et, juchée dans un caddy, a dénoncé "la marchandisation du corps" de la femme.

>> Voir un diaporama de l'événement sur le site CitizenSide

"Mannequin humain = chair à sexisme", soulignaient des pancartes. "Le corps de la femme n'est pas une marchandise, ni à vendre, ni à prendre", "non à la violence porno et sexiste, Galeries Lafayette complice!", scandaient les manifestants.

"L'idée est d'attaquer l'image du magasin", a aussi expliqué Julie Muret, porte-parole d'Osez le féminisme, pour laquelle il est "inacceptable d'organiser ce type d'animations qui perpétuent une image dégradante des femmes". "Il y a quelques années, les Galeries s'étaient déjà illustrées en postant des mannequins vivantes dans les vitrines", a-t-elle aussi souligné. Brice Bellon, secrétaire général FO du commerce de Paris, a dénoncé de son côté une "atteinte à la dignité des femmes".
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