La Manif pour tous annonce plus d'un million de personnes.
La préfecture de police 150.000 personnes.
"On n'a pas peur !" Malgré les craintes de débordements, des dizaines de milliers d'opposants au mariage homosexuel ont commencé à défiler dans les rues de Paris dimanche après-midi, jour de Fête des mères, pour une manifestation sous haute surveillance.
Les manifestants, répartis dans quatre cortèges - 3 du collectif la "Manif pour tous" et un de Civitas, proche des catholiques intégristes - vont sillonner
les rues de la capitale pour dire non à la "loi Taubira", promulguée depuis huit jours.
Porte Dauphine, dans l'ouest, les opposants agitaient des drapeaux de La manif pour tous, bleu, blanc et rose, et brandissaient des pancartes disant "Ce n'est pas fini, à peine on commence!", ou encore: "Dernière fête des mères avant liquidation".
HUMOUR
Le gagnant du jour ! #manifpourtous #ManifDeLaHonte twitter.com/albanvdk/statu…
— Alban Vandekerkove (@albanvdk) 26 mai 2013
Marie-Gabrielle profite de la #manifpourtous pour draguer twitter.com/JudithDuportai…
— JudithDuportail (@JudithDuportail) 26 mai 2013
Groupes extrémistesPolitiques
Assailli par les journalistes dès son arrivée, le président de l'UMP, Jean-François Copé, a assuré que le "prochain rendez-vous" serait "dans les urnes, pour les élections municipales de 2014".
D'autres ténors du parti (Henri Guaino, Laurent Wauquiez, Hervé Mariton, Brice Hortefeux) étaient présents. "Après cette manifestation, le combat politique continue, on verra combien il y aura de personnes et si François Hollande sera définitivement sourd", a lancé Henri Guaino.
Egalement sur place, le député FN Gilbert Collard a rappelé que Marine Le Pen, absente de tous les cortèges, promettait d'abroger la loi. Après s'être glissé quelques instants derrière la banderole des élus, en majorité UMP, il est finalement revenu au point de ralliement du FN.
Le ministre de l'Intérieur a répété samedi son "inquiétude" face aux risques de débordements, déconseillant carrément "aux familles avec des enfants" de manifester.
Des mises en garde accueillies par les responsables de la Manif pour tous comme "des propos alarmistes" destinés à "intimider" et "démobiliser.
La préfecture de police, très critiquée après les violences qui ont gâché le 13 mai la fête du PSG, a mobilisé 4.500 policiers et gendarmes pour encadrer les cortèges.
Avec trains et cars venus de province, la Manif pour tous table sur "plus d'un million de personnes dans la rue". La police s'attend à environ 200.000 manifestants et chiffre à quelques centaines les "ultras" qui pourraient vouloir en découdre.
Avant même ce grand rassemblement, 56 militants anti-mariage homo ont été placés en garde à vue dans la nuit de samedi à dimanche après une manifestation surprise en plein milieu des Champs-Elysées.
Depuis plusieurs jours, la figure de proue de la contestation elle-même, Frigide Barjot, visiblement dépassée par sa droite, s'est déclarée menacée et privée de liberté de parole, au point de renoncer à défiler.
Contrairement aux habitudes, c'est donc Ludovine de La Rochère, présidente de La manif pour tous, qui a lancé la traditionnelle conférence de presse d'avant manifestation. "Nous serons très nombreux aujourd'hui et nous comptons sur Hollande pour retirer cette loi", a-t-elle lancé.
Les opposants les plus radicaux sont désormais regroupés sous l'appellation "Printemps français", nébuleuse que Manuel Valls a menacé de dissoudre en raison de ses excès et de sa "phraséologie factieuse".
Les trois cortèges de la Manif pour tous doivent converger vers l'esplanade des Invalides, où leur dispersion est prévue en fin d'après-midi. Les "Veilleurs", qui prônent une "résistance pacifique", ont d'ores et déjà appelé à prolonger la soirée sur place.
Selon un sondage publié dimanche, près des trois quarts des Français (72%) pensent qu'il est temps que les manifestations s'arrêtent, maintenant que la loi a été votée.