Un Tunisien de 36 ans a été interpellé et expulsé vendredi "en urgence absolue" pour "son implication dans plusieurs projets d'action violente notamment à l'encontre de deux journalistes", a annoncé le ministère de l'Intérieur.
L'homme, habitant à Gentilly (Val-de-Marne) et résidant "depuis plusieurs années en situation irrégulière sur le sol français, est "proche de la mouvance islamiste radicale", a précisé le ministère dans un communiqué sans donner de précision sur les deux journalistes.
Le ressortissant tunisien "a également manifesté à plusieurs reprises sa volonté de partir en Syrie pour participer au djihad en combattant au sein du groupe Jabhat al Nursa qui a récemment prêté allégeance à Al Qaïda", a ajouté l'Intérieur.
Mathieu Guidère, universitaire et islamologue, a précisé à l'AFP que ce mouvement est le "principal groupe jihadiste syrien" "Au regard de ces éléments, poursuit l'Intérieur, cet individu représentait une menace réelle pour la sûreté de l'Etat et la sécurité publique, justifiant une mesure d'expulsion, prononcée par un arrêté ministériel du 15 mai 2013 et selon une procédure d'urgence absolue".
Manuel Valls, cité dans le communiqué, a rappelé "l'engagement de la France à lutter contre le terrorisme et qu'il n'y aura tolérance à l'égard de ceux qui prônent la violence et qui s'en prennent aux valeurs de la République".
Depuis mai 2012, une dizaine d'islamistes présumés ont été expulsés de France. En octobre 2012, un imam tunisien, Mohamed Hammami, accusé d'appel au "jihad violent", à la violence contre les femmes et à l'antisémitisme par l'Intérieur, avait été expulsé de France. Ses avoirs avaient été gelés, ainsi que ceux de l'association Foi et Pratique qu'il présidait. L'association appartenait à la mouvance rigoriste tabligh. M. Hammami officiait régulièrement à la mosquée Omar, dans le XIe arrondissement de Paris.