Daniel Vaillant sous pression

Ce mardi 3 septembre, Anne Hidalgo rencontre Daniel Vaillant. Elle va tenter de convaincre le maire du XVIII ème de renoncer à briguer un autre mandat afin de respecter le non-cumul dès 2014. Va-t-il céder ? Peut-il entrer en dissidence ?

"A coeur Vaillant, rien d'impossible", dit le proverbe.

Mais la sagesse populaire se heurte parfois au sens politique. Car Daniel Vaillant aura bien du mal à faire valoir ses arguments contre la volonté d'Anne Hidalgo. Comme tête de liste dans le XVIII ème, la candidate socialiste exige une femme et une personne qui ne cumule pas. Une double peine pour Daniel Vaillant, qui est également député et aux dernières nouvelles toujours de sexe masculin.

Alors bien sûr on le cajole. "J'ai besoin de Daniel Vaillant pour accompagner la victoire d'une femme dans le XVIII ème", explique, doucereuse, Anne Hidalgo. Alors bien sûr on le ménage. Réuni en bureau fédéral lundi soir, le PS parisien n'a pas organisé de vote sur le non-cumul "afin de ne pas le contraindre", avant sa rencontre prévue avec Anne Hidalgo, ce mardi

Mais toutes ses propositions se voient opposées une fin de non-recevoir. "C'est une question d'autorité", affirme -t-on dans l'entourage d'Anne Hidalgo.

Il envisage de démissionner de son mandat de député. "Pas question d'organiser une élection partielle si près des municipales", répond Anne Hidalgo. Il pousse un de ses protégés comme tête de liste Eric Lejoindre. "La parité ce n'est pas simplement les têtes de listes. Elle doit s'appliquer au niveau des maires d'arrondissement potentiels", rétorque la première adjointe qui soutient la candidature de Myriam El Khomri. Le XVIII ème est un arrondissement bien ancré à gauche, à priori imprenable par la droite.

La situation semble donc bloquée. Mais tout le monde compte sur l'esprit d'équipe et le sens des responsabilités de Daniel Vaillant pour la rendre plus simple. "Chez nous, il n'y aura pas de dissidences", promettait la semaine dernière Rémi Féraud devant des journalistes.

Il est vrai que contrairement à la droite parisienne, la dissidence n'appartient pas à la culture socialiste. Néanmoins un contre-exemple en 2008 pourrait peut-être inspirer Daniel Vaillant : celui de Michel Charzat.

Il est arrivé semblable mésaventure à l'ancien maire du XX ème. En 2007, sa circonscription était réservée à une femme. Bon gré, mal gré, il accepte la décision mais pousse son assistante parlementaire. Le PS préfère imposer l'ultra-marine George-Pau Langevin. Il maintient sa candidate. Il est exclu du PS.

Conséquence, il présente sa propre liste dans le XX ème aux municipales de 2008 et se qualifie pour le second tour où il réalise 30% des voix. Une primaire sans conséquence dans cet arrondissement bien à gauche et où l'UMP avait réussi l'exploit de présenter deux listes qui s'étaient neutralisées. Michel Charzat conserve son siège de conseiller de Paris mais traverse l'Hôtel de Ville comme un fantôme.

Michel Charzat et Daniel Vaillant se connaissent bien. Ils sont entrés tous les deux au conseil de Paris en 1977. Le maire du XVIII ème pourra méditer le sort de son camarade de promo avant d'entrer en négociation.

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