A partir de demain, les pompiers ne pourront plus amener de malades aux urgences de l'Hôtel-Dieu. Les urgences du plus vieil hôpital parisien, seront remplacées à partir de lundi par un centre de consultations 24h sur 24, en dépit d'une vive opposition et de l'embarras des politiques.
Depuis le 22 octobre, les pompiers ont progressivement cessé d'amener des patients aux urgences de l'Hôtel-Dieu. a partir de lundi, ils ne viendront plus du tout.
Quant aux personnes arrivant à l'Hôtel-Dieu par leurs propres moyens - soit les trois quarts de la fréquentation, selon la direction - elles seront
toujours accueillies par des médecins, à toute heure et sans rendez-vous. Mais elles seront transférées ailleurs en ambulance si leur état nécessite des examens plus poussés ou une hospitalisation. Car il n'y aura plus d'hospitalisation au sein de l'hôpital de l'Hôtel-Dieu.
La fin des urgences suscite la polémique depuis l'annonce en mai du projet de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), qui souhaite transférer son siège à l'Hôtel-Dieu et convertir l'établissement en centre de recherche et d'enseignement, sans lits d'hospitalisation.
Les opposants jugent que ce projet va mettre en danger les patients en provoquant une "sursaturation" des autres établissements.
En pleine période d'éléctions municipales, les fermetures des urgences mettent les politiques dans l'embarras. En particulier la gauche, et sa candidate Anne Hidalgo, qui ont demandé lors d'un conseil de Paris "un moratoire sur les restructurations de l'hôtel-Dieu".