En 2008, Neuilly avait été la vedette des élections municipales. Six ans plus tard, il n'en sera pas de même. Jean-Christophe Froamntin est un candidat tranquille à sa succession. Et il lance la charte du candidat libre.
Il est libre Jean-Christophe. Il y en a même qui l'ont vu courir.
Marché de Neuilly, ce dimanche matin. Les jambes de Jean-Christophe Fromantin flageolent encore un peu. Le maire de la ville vient d'achever son jogging hebdomadaire, accompagné d'une dizaine de personnes. "J'avais lancé cela pendant la campagne des municipales de 2008. Tous les dimanches matin. Je retrouvais toute mon équipe de campagne pour courir avant de démarrer les tractages. Et quand j'ai été élu, on a continué et ça a crée un élan dans la ville", explique le marathonien encore un peu essoufflé.
En 2008, Neuilly avait été la ville vedette des municipales. Candidature avortée de David Martinon, apparition de Jean Sarkozy sur la scène médiatique en mode Iago, et au final un inconnu, chef d'entreprise qui devient maire de la ville du président de la République.
Six ans après, Jean-Christophe Fromantin espère se succéder. Mais entre-temps, il est devenu un homme politique. Il a été élu conseiller général en 2011, député en 2012 et il siège au groupe UDI de Jean-Louis Borloo.
Un statut de professionnel de la politique qui ne lui convient guère au moment de briguer un second mandat de maire. "Je suis toujours le même. Je n'ai pas changé. Je ne veux pas que la campagne à Neuilly se transforme en terrain de débats de ce qui se passe dans les états-majors parisiens", explique-t-il
Il refuse donc les étiquettes partisanes et encouragent d'autres candidats à faire comme lui en proposant la charte du candidat libre. Une charte en 5 points. "Cette liberté, elle me permet de faire une liste de gens qui ont le profil de compétence dont la ville a besoin. Et pas des gens qui sont un peu UDI, un peu UMP ci, canal machin, un peu tendance duschmoll. C'est pas le sujet. Quand 80% des français disent ne plus avoir confiance dans les partis c'est qu'ils sentent ce détournement de la politique au sens noble".
Un discours qui ne plait pas vraiment à tous ses collègues de parti qui trouvent qu'il crache un peu dans la soupe.
"Mon engagement à l'Assemblée nationale dans le groupe UDI n' a rien à voir avec l'équation locale. Je veux bien séparer cela. La politique qui se nourrit de tactique et d'alliances et non de projets, je ne suis pas du tout à l'aise avec cela", répond Jean-Christophe Fromantin, qui a exprimé ses réserves par rapport à l'Alternative.
Une posture d'image et aussi une stratégie politique. Etre sans étiquette lui permet d'être débarrasé de la problématique d'une alliance avec l'UMP en bonne et due forme. S'il acceptera des UMP encartés sur la liste, il n'a pas souhaité que Jean Sarkozy le rejoigne, malgré des vélléités en début d'automne. Il attend de savoir s'il aura une liste UMP face à lui. Mais, il devra affronter quelques candidats divers-droite, issus de l'UMP. Cela ne suffira à retrouver la médiatisation de 2008.
"Moi, je ne cherche pas à ce qu'il y ait un nouveau feu d'artifice. Juste à poursuivre mon projet politique. Il n'y a plus le contexte de 2008 avec l'histoire du parachutage. Il n'y a plus l'incertitude aussi liée à quelqu'un de neuf. A Neuilly, les gens me connaissent maintenant. Le contexte est plus apaisé. Ce sera très différent", conclut-il avant de repartir à petites foulées tranquilles.