Drôle d'endroit pour une rencontre avec un mouton... des Antilles. C'est vrai qu'on imagine mal un troupeau ovin prendre l'avion pour venir participer coûte que coûte au salon de l'agriculture. Et pourtant, près du ring, on trouve bien des spécimens de la race Martinik.
De face, on croirait reconnaître une antilope. De loin, on a l'impression de voir une chèvre. En fait, le Martinik est un mouton d'origine africaine qui fait les beaux jours de la Martinique, comme son nom l'indique, et de la Guadeloupe.
Un mouton que l'on trouve aussi en Métropole. Des embryons ont été livrés il y a quelques années à l'unité expérimentale de l'INRA de Bourges, afin d'étudier l'ovin, et plus particulièrement sa résistance génétique au parasitisme gastro-intestinal.
Ces spécimens ayant maintenant leurs habitudes à 250km de Paris, l'idée de les présenter au public avec des éleveurs des tropiques a germé. Opération réussie pour ce SIA 2014.
Un mouton sans laine
Ainsi, le Martinik a un stand où Thierry Scaron, administrateur d'une coopérative du Sud de la Martinique, fait l'article sur ce mouton sans laine. "Faut l'avouer, aujourd'hui la laine ne se vend plus, elle coûte même de l'argent aux éleveurs pour la tonte. On peut donc imaginer un développement rien que pour ça!", explique-t-il.
Ce mouton martiniquais se révèle aussi apte à la vie sous un climat où la sécheresse succède à des pluies diluviennes.
Une race qui tend à se stabiliser depuis quelques années, grâce à un programme de sélection qui a permis d'établir des critères comme pour toutes les autres races françaises. Le Martinik n'a pas encore son Concours général au Salon mais qui sait... un jour?