Leila Chaibi ou la "gauche ketchup" à Paris

Leila Chaibi, candidate du Front de gauche dans le 14 ème arrondissement fait campagne avec un camion-friterie. Une idée originale qui fonctionne plutôt bien. Reportage rue d'Alésia.

Dites le avec des frites.



Leïla Chaibi, candidate de la liste Front de gauche fait campagne avec un camion-friterie. Mercredi soir, elle était rue d'Alésia. Rencontre avec cette militante  de "la gauche ketchup". "La gauche ketchup je sais pas, mais la gauche caviar je connais. En tout cas, le ketchup, on aime bien car c'est rouge. Et nous, on  est la gauche rouge", plaisante la jeune trentenaire.



Leila Chaibi est issue des collectifs de la nouvelle gauche comme "Jeudi Noir", "Génération précaire" ou "L'appel et la pioche". Une forme de militantisme spectaculaire faite de happening humoristique. Une recette bien huilée qu'elle applique pour sa campagne municipale. Les passants se voient proposer une barquette de frites gratuitement. Ils sont nombreux à s'arrêter en sortant du travail. A côté du camion, des tréteaux où sont posés les tracts de la candidate.

"Ca change. Les gens commencent à en avoir ras-le-bol de tous les tracts qu'on leur distribue sur les marché. On a choisi une approche conviviale. On leur offre une barquette de frites. Et tout de suite, les gens ont le sourire. Ils savent qu'on existe et on peut discuter avec eux.La discussion est bien plus facile que si on se contentait de distribuer des tracts", explique la cuisinière en chef.



Et de fait la conversation s'engage entre deux mangeurs de frite. Sujet du débat : François Hollande. "Il doit démissionner. J'ai voté pour lui mais je suis très décu", s'énerve le premier. 'Il faut lui laisser encore un peu de temps. Il doit gérer la situation qu'il a trouvé", le défend le second. Leila Chaibi penche du côté du premier interlocuteur. A Paris, les listes Simonnet espèrent convaincre les abstentionnistes de gauche. "Nous on fait avant tout campagne vers les gens qui ont voté François Hollande pour se débarrasser de Nicolas Sarkozy et qui aujourd'hui sont décus de ce qui se passe. Ils pourraient avoir envie de ne pas aller voter. Nous, on est là pour dire qu'il n'ya pas que le PS à gauche", explique la candidate Mélenchon dans le 14 ème.

Mais le XIV ème est aussi l'arrondissement où se présente Nathalie Kosciusko-Morizet. Or, Danielle Simonnet le répète: elle ne souhaite pas le retour de la droite à l'Hôtel de Ville. Du coup, Leila Chaibi est-elle contrainte de mettre un bémol à ses attaques contre la politique d'Anne Hidalgo ? "Au départ, quand on s'est lancé dans la campagne, on voulait l'axer à fond contre NKM, car c'est la candidate de la droite à la mairie de Paris. Mais il se trouve qu'il n'y a plus grand chose à faire, car d'elle-même elle baisse dans les sondages. Ce n'est plus le risque aujourd'hui NKM", conclut Leïla Chaïbi.

A noter que dans cet arrondissement, le Front de Gauche est allié avec le MRC de Jean-Pierre Chevénement. En 2012, aux législatives, Leila Chaibi avait obtenu 11,6% dans la circonscription.

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