Les Franciliens jettent en moyenne 472 kilos d'ordures ménagères par an et par personne, selon les derniers chiffres publiés mardi par l'Observatoire régional des déchets d'Ile-de-France, qui fait état d'une baisse graduelle des quantités de ces déchets.
En 2012, les 11,9 millions d'habitants d'Ile-de-France ont produit 5,62 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés, soit 70.000 tonnes de moins par rapport à 2011, ou 8 kilos de moins par personne d'une année sur l'autre.
De 2000 à 2012, les quantités collectées ont baissé de 34 kilos par habitant.
La poubelle moyenne annuelle du Francilien contient notamment 20 kilos de verre, 35 kilos d'emballages et papiers, et 303 kilos d'ordures ménagères.
Les déchets occasionnels, composés d'encombrants et d'ordures confiés aux déchetteries, se montent à environ 113 kilos par habitant et par an.
En 2012, quelque 60% des déchets ménagers étaient incinérés, 15% recyclés et 13% enfouis dans des décharges.
La diminution des tonnages collectés concerne tous les types de déchets, mais plus particulièrement les ordures ménagères résiduelles qui sont passées de 309 kilos par habitant et par an en 2011, à 303 kilos en 2012.
Par ailleurs, la quantité d'ordures ménagères résiduelles demeure plus importante à Paris et en petite Couronne qu'en Grande Couronne (321 contre 280 kilos par habitant/an).
Des programmes ont été mis en place par de nombreuses collectivités pour inciter la population à réduire la quantité de déchets jetés. "Il est encore trop tôt pour évaluer l'impact de ces programmes en Ile-de-France, mais on constate que 80% des collectivités (qui ont mis en place de tels programmes)
ont enregistré une baisse de leur ration de collecte" contre 70% en moyenne pour l'ensemble de la région, selon l'Observatoire.
En volume, la collecte de ces déchets (gros électroménager, cafetière, sèche-linge, grille-pain, perceuse, jouets, ordinateur, imprimante, télé, tablette, etc.) a progressé de 2,1%, pour atteindre 341.000 tonnes, et ce en dépit d'une baisse du volume mis sur le marché (-5%).
Le défi auquel fait face l'éco-organisme est d'aller chercher les équipements qui échappent à la filière de traitement et de recyclage, car la marge de progression est importante: selon Eco-systèmes, chaque habitant se sépare chaque année de 17 à 23 kg de ce type d'équipement, soit 20 kg en moyenne... pour 7 kg qui seront au final dépollués et en partie recyclés.
Afin d'élaborer une nouvelle stratégie, l'éco-organisme a réalisé une enquête avec l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) pour mieux cibler "les gisements potentiels", explique Christian Brabant.
Il en ressort que sur les 20 kg dont se sépare en moyenne un Français: 9,5 kg sont confiés à la filière (déchetteries, économie sociale et solidaire, magasins), 5,5 kg vont chez l'artisan installateur, 2 kg dans la poubelle des ordures ménagères, 2 kg vont dans un circuit informel (détournement des encombrants) et 1 kg retourne à des loueurs de matériel (informatique essentiellement).
Eco-systèmes veut notamment travailler avec les artisans et avec les collectivités locales pour supprimer le système des encombrants, car il ne permet pas de sécuriser la destination de l'équipement jeté.
Autrement dit, des récupérateurs "sauvages" passent avant les encombrants ou chez les artisans et vont s'emparer des équipements principalement pour les métaux qu'ils contiennent mais sans faire de dépollution (gaz, plastiques, etc.).
Ces actions se feront en établissant des partenariats avec des récupérateurs de tout type de matériel, qui s'engageront à trier les déchets électriques et électroniques et seront rémunérés pour cela, à l'image de ce que font Emmaüs ou d'autres acteurs de l'économie sociale.
Reportage de Bruno Lopez