Comme chaque dimanche, Capucine Edou, candidate PS à la mairie du 7 ème, nous fait partager son journal de campagne. A une semaine du premier tour, c'est le sprint final avec déjà un petit retour en arrière nimbé de "nostalgie" sur cette élection municipale de 2014
7 jours avant le premier tour, la campagne bat son plein, et pour ma part, j’ai choisi d’être tous les jours dans la rue, sur les marchés, près des commerces, des écoles et des transports, pour rencontrer le plus d’habitants possible, pour convaincre jusqu’au dernier jour, dialoguer et échanger avec ceux qui font le 7e, dans toute leur diversité. C’est aussi l’occasion de partager ces moments avec chacun de mes colistiers et d’autres volontaires qui donnent beaucoup de leur temps et de leur énergie à cette campagne.
Bientôt la fin
Après tous ces mois sur le terrain, je trouve toujours extraordinaire de croiser à nouveau dans la rue des personnes rencontrées en porte à porte. La vie de village en plein cœur de Paris, aux pieds de la Tour Eiffel, je ne m’en lasse pas. Cet après-midi par exemple, une femme rencontrée la semaine précédente chez elle, m’interpelle rue de Grenelle, heureuse de me revoir car elle avait « oublié de (me) poser une question » concernant la prolifération des boutiques de souvenirs dans le quartier. Face à la disparition des commerces de proximité mon souhait est d’étendre le dispositif Vital’Quartier dans certains périmètres de l’arrondissement, mais je sens que je ne l’ai pas tout à fait rassurée : aujourd’hui rien ne s’oppose à ce phénomène et il faudra beaucoup d’énergie pour inverser la tendance.
@capucineedou belle balade ds le #7e des indécis convaincus! #osezcapucine #Paris2014 @AvecAnne pic.twitter.com/ETLurABEiD
— Capucine Edou (@capucineedou) 15 Mars 2014
Touchée aussi de recroiser à deux ou trois reprises dans la rue « Petit Louis », ce boulanger retraité rencontré lors du porte à porte géant de février, vivant dans une pièce de 10 m2 en rez-de-chaussée sur cour, barreaux à la fenêtre. Il avait été pris alors en photo par un journaliste qui me suivait ce jour-là. Cet homme discret et modeste, dont la photo se retrouve sur ¼ de page dans un quotidien. Pour moi, ses conditions de vie sont tellement révélatrices des grandes disparités que l’on rencontre dans l’arrondissement où les personnes modestes subissent une double peine, habitant des logements souvent exigus et aux loyers prohibitifs et n’ayant pas accès à des commerces de proximité distribuant des produits à des prix abordables. Le porte à porte nous permet de voir une réalité différente de celle des belles façades du quartier.
Il faut sortir de cette vision bien trop homogène du 7e. C’est pour cela que j’ai choisi une méthode de campagne très visible, résolument sur le terrain, pour marquer les esprits, occuper l’espace public et redonner toute sa place à la diversité de l’arrondissement, redonner confiance dans la possibilité d’y vivre ensemble, de rendre cette mixité effective en l’accompagnant par des services publics et des dispositifs spécifiques, et d’en faire sa richesse plutôt qu’un repoussoir.
Un apprentissage
J’ai aimé aussi cette rencontre avec un groupe de gardiennes d’immeubles en fin de matinée avenue de la Motte Picquet. L’occasion d’échanger sur la reconnaissance de leur métier, sur ma proposition à la mairie de Paris d’éditer un guide sur leurs droits, et l’envie de poursuivre l‘échange. Je suis invitée à l’une de leurs rencontres dans quelques jours.
Cette campagne, ce sont enfin d’autres échanges avec des acteurs économiques et culturels pour vitaliser ces quartiers : l’intérêt manifeste d’un président d’association de galeristes pour rencontrer des acteurs de la nouvelle économie, le souhait d’un directeur de fondation de travailler à la valorisation des institutions culturelles et artistiques de l’arrondissement, les idées qui fusent lors d’échanges avec une designer ou avec le responsable de l’incubateur de Sciences Po, ou encore la recherche de solution pour répondre à cet artisan fabriquant des abat-jours, reconnu internationalement mais n’ayant pas d’atelier assez grand pour répondre à ses commandes….
Cette campagne électorale me permet de me confronter à toutes ces réalités quotidiennes, du cadre de vie et du travail, je trouve très stimulant d’essayer de comprendre les besoins et trouver des solutions ensemble. Voilà donc un très beau moment de vie et d’apprentissage, où à chaque rencontre vous enrichit et permet d’avancer.
Si les électeurs m’élisent, s’ouvrira alors une nouvelle période, celle de l’action pour la réalisation des projets pour l’arrondissement, une nouvelle responsabilité nécessitant de s’adapter en permanence. Cette étape, j’ai très envie de la franchir maintenant pour prendre tout cela à bras le corps… mais aujourd’hui nous sommes le 16 mars, Bertrand Delanoe vient rue Cler pour me soutenir et il reste 7 jours avant le premier tour… 7 jours pour convaincre de changer de dynamique dans l’arrondissement. Les résultats du 1er tour seront déterminants pour le 2nd. J’y crois, profondément, portée par la richesse de toutes ces rencontres.
(Ce texte était le dernier volet du journal de Capucine Edou. Merci à elle d'avoir pris un peu de temps malgré un planning surchargé pour l'écrire et pour vous faire partager sa campagne de l'intérieur. L'idée de ce projet était que ces textes hebdomadaires ne ressemblent pas à des tracts politiques mais racontent comment humainement, on vit une campagne. Mais, il est difficile de demander à un politique de prendre du recul en pleine campagne et de s'abstraire de l'enjeu alors qu'il passe sa journée à tenter de convaincre. Capucine Edou a tenté de trouver un équilibre. La rédaction espère que ces textes vous ont intéressé et appris des choses sur les coulisses d'une campagne et la psychologie des politiques. Daïc Audouit)