Il n'y aura "pas de retour aux 4 jours" dans le nouveau texte que va présenter le ministre de l'Education Benoît Hamon sur la réformes des rythmes scolaires, mais des assouplissements adaptés aux "réalités locales", a-t-il annoncé vendredi matin.
Ces assouplissements devraient permettre de rassembler les activités périscolaires en une seule demi-journée et d'envisager un allongement de l'année scolaire au détriment des vacances, a-t-il précisé sur RTL.
"La réforme des rythmes scolaires maintiendra les cinq matinées qui avaient été pensées, imaginées par Vincent Peillon, mon prédécesseur, donc nous conserverons ce socle, pas de retour aux 4 jours", a déclaré le ministre. "Par contre, nous adapterons l'organisation du temps scolaire aux expérimentations, aux réalités locales qui l'exigeaient sans doute."
Concrètement, le nouveau texte donnera la possibilité aux maires de rassembler les activités périscolaires en une seule demi-journée pour permettre aux communes en milieu rural "de passer des partenariats avec des associations, avec un conservatoire, avec d'autres communes et d'organiser plus simplement ce temps périscolaire", a expliqué M. Hamon.
"Le deuxième assouplissement que nous allons mettre en oeuvre, c'est la possibilité d'alléger encore la semaine (...) sous la forme d'un allongement du temps de travail au détriment des vacances scolaires, mais tout ceci sous réserve d'un accord avec la commune, la communuauté enseignante, évidemment le rectorat, et que l'objectif de cette nouvelle organisation du temps scolaire soit toujours la réussite de l'élève", a ajouté M. Hamon. Le ministre a rappelé que toutes les communes devront appliquer la réforme des rythmes à la prochaine rentrée, car "si on imaginait qu'on pouvait de nouveau étaler, ce serait le désordre et moi je ne souhaite pas qu'il y ait trop de désordre".
Un assouplissement du décret sur les rythmes était réclamé par le principal syndicat du primaire, le SNUipp-FSU, ainsi que par la Peep, deuxième fédération de parents d'élèves, tandis que l'Association des maires de France (AMF) réclame une pérennisation du financement par l'Etat. Le retour à la semaine de 4,5 jours en primaire, abandonnée par la droite en 2008, avait été réclamé par la conférence nationale sur les rythmes organisée en 2010-11 par Luc Chatel, dans un rapport parlementaire approuvé par l'UMP, par les syndicats et parents d'élèves dans "l'appel de Bobigny", par les chronobiologistes et l'Académie de médecine et durant la concertation pour la refondation pour l'école, organisée
par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Initialement, la réforme devait être mise en oeuvre partout à la rentrée 2013. Mais en novembre 2012, face à l'inquiétude des maires sur les "difficultés de mise en oeuvre", François Hollande avait déjà annoncé un étalement sur deux ans. A la rentrée 2013, la réforme avait été la cible de critiques d'enseignants, parents et élus UMP, pointant fatigue des enfants, "confusion" entre temps scolaire et périscolaire, tensions dans le partage des locaux et difficultés de financement. La réforme est en revanche défendue par la FCPE, les syndicats Unsa et Sgen et des chronobiologistes.