Julie Derouette, conquête de Jamel Leulmi et principale accusatrice à son procès, a été soumise lundi au feu roulant des questions des avocats de la défense, qui ont tenté d'exploiter certaines contradictions dans ses différentes dépositions lors de l'enquête ou à la barre.
Dans une ambiance souvent tendue entre les conseils de M. Leulmi et la partie civile, Mes Eric Dupond-Moretti et David-Olivier Kaminski n'ont pas manqué de s'appuyer sur les très nombreux textos envoyés par la victime à M. Leulmi pour la dépeindre en creux comme une harceleuse, devant la cour d'assises de l'Essonne.
Julie Derouette accuse Jamel Leulmi, jugé depuis le 28 avril, d'être l'instigateur et l'un des auteurs d'une violente agression dont elle dit avoir été victime, en décembre 2009 au Maroc, pour toucher près de sept millions d'euros d'assurance décès.
Chronologie des faits et gestes de la victime la nuit de son agression, connaissance et buts des contrats d'assurance souscrits: les défenseurs de M. Leulmi n'ont pas ménagé Mme Derouette, haussant régulièrement le ton contre elle. "On sait que vous mentez", s'est emporté Me David-Olivier Kaminski.
Julie Derouette s'est à plusieurs reprises émue du ton vindicatif des conseils de l'accusé: "Je ne vous permets pas de me parler comme ça."
En s'appuyant sur les SMS reçus par Jamel Leulmi, ses avocats ont voulu démontrer que c'était la partie civile qui sollicitait l'accusé pour lui demander de l'argent, l'aguicher avec des écrits sexuellement provocants ou pour lui déclarer un amour qui n'était, selon la défense, à l'évidence pas réciproque.
Comme lors de son audition vendredi, Mme Derouette a redit que M. Leulmi était l'instigateur de ces textos, arguant de sa "naïveté" au moment des faits et de l'emprise du playboy sur sa personne.
"Vous nous donnez des explications, tout est Jamel", a ironisé Me Dupond-Moretti.
Celui-ci a notamment demandé que soit auditionné devant la cour d'assise, l'un des ex-compagnons de Mme Derouette, pour qu'il "explique un certain nombre de choses sur ce que cette femme lui a confié du dossier".