Vendredi 27 juin, la municipalité d'Aubervilliers a annoncé qu'elle renonçait, faute de budget, à financer son projet de studio de cinéma pour amateurs. Cette idée était portée par le cinéaste Michel Gondry.
Rewind, it is not kind.
Michael Gondry ne s'installera pas à Aubervilliers.
Le projet, annoncé au mois de janvier par l'ancienne municipalité socialiste en présence du plus américain des réalisateurs français, prévoyait d'installer, après la réhabilitation de l'ancienne manufacture des allumettes, un immense bâtiment industriel à la cheminée classée aux monuments historiques, une "usine de films" ouverte gratuitement pour créer une histoire et la tourner en trois heures dans des décors dignes de ceux des plateaux de cinéma. Dans l'esprit de ce que le réalisateur du "Frelon Vert" avait imaginé pour une expo au Centre Pompidou en février 2011.
"Pour des questions budgétaires, on ne pourra pas financer ce projet. Il y a eu beaucoup d'annonces mais au niveau du montage financier, rien n'était fait", a expliqué vendredi la municipalité, confirmant une information du Parisien.fr. Le projet, estimé dans un premier temps à 1,8 millions d'euros, coûterait, selon
la nouvelle municipalité tenue par le communiste Pascal Beaudet, 2,7 millions, hors budget de fonctionnement. La ville d'Aubervilliers s'était engagée à participer à hauteur de 500.000 euros.
"On ne remet pas en cause cette idée, qui est superbe, on prend juste nos responsabilités face à un projet qui n'est pas viable financièrement. D'autres financements sont plus importants pour la commune", a ajouté la ville, qui prévoit de rencontrer Michel Gondry "courant juillet".
Annoncée jeudi soir lors du conseil municipal de cette commune au nord de la capitale, cette décision a "consterné" la Fondation du patrimoine, qui avait soutenu la réhabilitation de l'ancienne manufacture des allumettes. "Cette usine des films amateurs proposait d'ouvrir la culture à des gens qui n'y
ont pas forcément accès, tout en réhabilitant un bâtiment industriel extraordinaire pour lui offrir une seconde vie. C'est consternant", a réagi une porte-parole.
La Fondation du patrimoine avait lancé début janvier sur son site internet une souscription pour aider à son financement. A ce jour, elle ne compte que 515 euros.