Un homme qui avait poignardé à mort un jeune car il était excédé par le bruit de pétards, dans la nuit du 13 au 14 juillet 2010, a été condamné vendredi à dix ans de prison.
Après quatre jours de débats, l'accusé, aujourd'hui âgé de 41 ans, a accueilli le verdict de la cour d'assises du Val-de-Marne tête basse, les mains croisées devant lui. Il a été reconnu coupable de "meurtre" et de "violences volontaires avec arme".
En "ce funeste 14 juillet", comme l'a qualifié l'avocate générale, il avait échangé depuis sa fenêtre des insultes avec un groupe de jeunes qui stationnaient au pied de son immeuble à Gentilly et qui s'amusaient avec des pétards et des feux d'artifice.
Vers 01H40 dans la nuit, cet ancien agent de sécurité, décrit par ses voisins comme "agressif" et "menaçant", était descendu armé de deux couteaux de cuisine afin de "s'expliquer" avec les jeunes, et la situation avait rapidement dégénéré en bagarre générale.
Selon ses déclarations, les jeunes s'étaient jetés sur lui et l'avaient roué de coups de poing, de pied et de bouteilles. "C'était un cauchemar, c'était comme
s'ils frappaient un chien, j'avais peur pour ma vie", s'est justifié l'accusé à la carrure d'athlète. Il a affirmé avoir donné des coups de couteau pour se défendre, sans avoir eu l'intention de tuer.
"Malheureusement, c'est un accident", a-t-il déclaré en larmes, avant de demander pardon à la famille de la victime, un jeune homme de 25 ans. Ce soir-là, il était apparemment intervenu dans la bagarre pour tenter de calmer les choses.
"Il m'a planté!", avait alors crié celui qui décédera plus tard dans la nuit.
L'autopsie révélera une plaie d'une profondeur de 14 centimètres au niveau du cou.
Un autre jeune, mort depuis des suites d'une maladie, avait été grièvement touché au flanc. L'accusé, spécialiste des sports de combat, avait lui-même été blessé à la tête.
Plus tôt dans la journée, l'avocate générale avait requis cette même peine de dix ans, estimant que l'accusé "savait très bien qu'il prenait le risque de tuer".
Le soir des faits, cinq jeunes avaient également été arrêtés et mis en examen pour leur participation à la rixe. Trois d'entre eux doivent comparaître en septembre pour des faits de violences volontaires tandis que deux autres, qui étaient mineurs à l'époque, ont été relaxés lundi dernier par le tribunal pour enfants de Créteil.