L'avion venait tout juste de naître, à l'aube du 20ème siècle. L'aviation, elle, est née avec la guerre de 14-18. Et la semaine du 14 juillet 2014, sera l'occasion de fêter le centenaire de l'aéroport français historique du Bourget, issu des besoins de l'armée française, en septembre 1914.
FIn août 1914, un mois exactement après le début de la guerre, l'armée allemande s'approche inexorablement de Paris. Le gouvernement de l'époque part précipitamment se réfugier à Bordeaux et nomme le Général Gallieni, militaire expérimenté et couvert de gloire, gouverneur militaire de Paris. A charge pour lui de rassurer les parisiens et de protéger Paris.
Quelques semaines plus tard, le Général a organisé la défense de Paris, il a aussi envoyé des renforts au Général Maunoury en réquisitionnant les taxis de la Marne. A eux deux, ces généraux ont, dans la bataille de la Marne, stoppé l'armée allemande et sauvé Paris.
Dans le même temps, Gallieni réquisitionne une plaine agricole aux portes de Paris, au nord-est, à cheval sur deux communes : Dugny et Le Bourget pour rassembler et rapprocher les premiers avions dont dispose l'armée française (jusqu'alors stationnés à Saint-Cyr l'Ecole), et les avoir à disposition. Cette initiative va donner naissance très vite, au premier aéroport français, Le Bourget, qui deviendra, dès la décennie suivante un des lieux où s'écrira l'histoire de l'aéronautique mondiale.
Pendant les quatre années de guerre, le terrain va très vite se transformer en base aérienne. Et sitôt la guerre achevée, la base va poursuivre son activité avec les premiers vols commerciaux vers l'Angleterre d'abord puis le reste de l'Europe. Dès les années 1920, on construit là les premiers hangars destinés à l'entretien , au stockage et les premiers bureaux.
D'ici partiront Nungesser et Coli, dans leur "Oiseau Blanc", le 8 mai 1927, à l'assaut de la traversée de l'Atlantique. Ils disparaîtront sans y parvenir. Quelques jours plus tard, le 21 mai 1927, c'est ici encore que Charles Lindberg atterrit avec son Spirit of Saint-Louis, au terme d'une traversée de 5800 kilomètres au dessus de l'Atlantique. 200 000 personnes l'attendent sur la piste du Bourget.
C'est d'ici aussi que partiront Costes et Bellonte, qui vaincront l'Atlantique dans l'autre sens, de Paris à New-York, en 1930, remettant l'aviation française à la place qu'elle estimait lui avoir échappé avec la réussite de Lindberg. Ici atterrit également Mermoz arrivant d'Amérique du Sud en 1933.
Ici encore est née Air France en 1933. En 1937, le ministère de l'Air français décide d'équiper le pays d'un aéroport moderne, à l'image de l'aéronautique française de l'époque. L'architecte Georges Labro va réaliser un splendide bâtiment "art-déco" qui reste un chef d'oeuvre représentatif de l'époque, un bâtiment inspiré du monde maritime, un port aérien. Très endommagé pendant la seconde guerre mondiale, le bâtiment sera reconstruit à l'identique.
Saturé vers la fin des années 1950, l'aéroport est progressivement remplacé à partir de 1961 par Orly, auquel s'ajoutera, à partir de 1977 Roissy. Le Bourget est aujourd'hui exclusivement dédié à l'aviation d'affaires. Il accueille quinze compagnie d'affaires privées et il est le premier aéroport d'affaires d'Europe.
Dimanche 13 juillet 2014, à la veille des festivités du 14 juillet, l'Armée de l'Air, dont le Bourget est en quelque sorte le berceau, fêtera le centième anniversaire de l'aéroport avec tout un programme de festivités. L'Aéroclub de France, en charge de l'organisation du meeting aérien, proposera une cinquantaine de présentations en vol et statiques autour de cinq tableaux thématiques et historiques des cent années écoulées. L'armée de l'Air a envoyé la Patrouille de France bien sûr mais aussi l'escadrille Normandie Niemen avec 6 des Yacks russes de 1945. Et, c'est très rare, le Spirit of Saint Louis de LIndberg avec sa réplique volante