Mercredi 23 juillet, une manifestation en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza se tiendra à Paris, à l'appel d'associations proches de la Palestine. Le Parti socialiste n'appelle pas à défiler mais des élus seront dans le cortège. Pascal Cherki, député de Paris, nous explique les raisons de sa présence.
Pascal Cherki fait partie de la trentaine de députés socialistes qui manifesteront à titre personnel mercredi soir pour un cessez-le-feu à Gaza. Pour France 3 Ile-de-France, le député de Paris explique les raisons de sa présence dans le cortège de ce soir.
Quel sens à votre participation à la manifestation alors que le Parti socialiste n'appelle pas à défiler entre Denfert-Rochereau et Invalides ?
Pascal Cherki: "Je vais participer à une manifestation pacifiste organisée par des associations avec lesquelles nous avons l'habitude de travailler. Pour dire simplement que nous voulons la paix et que la paix passe par un cessez le feu. Et de rappeler de mon point de vue d'élu socialiste les exigences qui étaient celles de mon parti en 2009: retrait des troupes israèliennes de Gaza, arrêt des tirs de roquette et instauration d'un couloir humanitaire et si possible à terme l'envoi d'une force internationale d'interposition".
En manifestant, ne craignez-vous pas de mettre François Hollande en porte-à-faux diplomatiquement ?
Pascal Cherki: "La position actuelle du gouvernement est un position dans laquelle je me retrouve, c'est-à-dire oeuvrer pour un cessez le feu. Après sur les causes de cette spirale de violence, j'ai un avis plus nuancé que le gouvernement. Ainsi que sur les objectifs à atteindre et les moyens d'arriver à deux Etats qui est la condition de la paix, ça fait matière à débat bien évidemment. Mais l'urgence, c'est de tous se rassembler et d'exercer une pression de l'opinion publique internationale pour oeuvrer à ce cessez le feu. Je pense que comme responsable politique, nous avons notre part de responsabilité pour agir avec nos moyens. Moi je suis en France, député socialiste. Je veux manifester pacifiquement pour dire qu'il faut cesser cet engrenage de violence dont les premières victimes sont les populations palestiniennes".
En étant présent, n'avez-vous pas peur de cautionner d'éventuelles violences qui pourraient se passer en fin de manifestation ?
Pascal Cherki: "Je ne vais pas être pris en otage par une minorité qui par ses comportements rendrait impossible toute manifestation. Dans une démocratie, le droit de manifester est une liberté publique fondamentale. C'est aussi une nécessité politique. Après, c'est le travail de la police d'interpeller d'éventuels fauteurs de troubles. Je suis un manifestant pas un policier en charge du maintien de l'ordre. Mais je veux user de mon droit à manifester pacifiquement dans le cadre d'une manifestation autorisée".
Que ferez-vous si vous entendez quelqu'un scander un propos antisémite à côté de vous ?
Pascal Cherki: "Je le dénoncerai et je demanderai à la personne de se taire et de quitter le cortège. Je manifeste sur mes mots d'ordre. Ce n'est pas parce qu'il y aurait éventuellment une minorité d'excités que je vais rester chez moi et ne pas exprimer une opinion politique. Ce qui compte c'est ce que je pense. Ce que pensent mes voisins c'est leurs affaires".